Citations sur Le dictionnaire de ma vie (52)
À force de me voir plonger avec frénésie dans un sujet puis d’en changer radicalement, je me suis demandé si je n’étais pas bipolaire. Mais pas du tout ! Là encore, ce que j’ai lu sur le profil du multipotentiel m’a rassurée. Ce sont des êtres à la psychologie fragile, hypersensibles et débordants d’émotions. Ils essayent d’avoir l’air comme tout le monde, de ne pas se faire remarquer, sauf peut-être à faire le pitre pour se rendre acceptables aux yeux des autres.
Je m’ennuie vite et j’aime tout : la politique, l’écologie, l’économie, l’astronomie ou la cuisine… Jusqu’à présent, cette forme de personnalité n’était pas ou peu valorisée. Au mieux, on nous qualifie de touche-à-tout ; au pire, de dilettantes qui survolent les sujets.
Moi, je serais plutôt comme Maurice Pialat : « Vous ne m’aimez pas ? Je ne vous aime pas non plus ! » J’ai fait une carrière en solo car je n’avais pas confiance en moi. Je sais, cela paraît paradoxal car il faut beaucoup de courage pour se retrouver seule en scène. Mais je ne le vis pas comme ça. Le regard des spectateurs me fait moins peur que celui des gens de mon métier !
J’ai eu la chance de vivre l’éclosion du café-théâtre, une période d’une liberté inouïe. On pouvait tout dire, tout montrer, et il ne fallait pas nous imposer de contraintes ! On ne voulait pas jouer des pièces de boulevard qui racontaient des histoires de petits-bourgeois avec leurs éternelles tromperies. On ne voulait pas non plus jouer les classiques qui nous avaient été rabâchés à l’école. On voulait du nouveau : parler de la vie quotidienne, des clubs de vacances, de SOS Amitié, de Chirac qui va dîner chez les ouvriers…
La difficulté, pour moi c’est l’après-régime, la stabilisation comme on dit. Il faut accepter de changer fondamentalement son alimentation sinon cela ne sert à rien.
L’addiction au sucre, par exemple, est un poison pour l’organisme. Il est plus facile de se sevrer de l’héroïne que de se passer du sucre partout présent dans notre alimentation, la plupart du temps sous une forme cachée. À partir des années 1960, on a bousillé nos intestins en absorbant des mauvaises farines, des pesticides, des additifs qui sont interdits aujourd’hui. Les récentes découvertes sur l’intestin, notre deuxième cerveau, me passionnent. C’est captivant de savoir que notre alimentation peut avoir une incidence sur l’autisme, la maladie d’Alzheimer ou la dépression.
La majorité des gens ne sont pas satisfaits de leur apparence physique et c’est un vrai sujet de souffrance. Ce qui complexe les femmes, c’est surtout le poids, alors que chez les hommes c’est de prendre du ventre ou de perdre leurs cheveux. Le fossé entre l’image que l’on perçoit de soi et la façon dont les autres vous voient me fascine. Lorsque je regarde des photos de moi d’il y a vingt ans, je me trouve plutôt jolie alors qu’au moment où la photo a été prise je me souviens très bien que je me jugeais trop ceci ou trop cela.
Je dois dire que j’aime les rondeurs, chez les femmes comme chez les hommes. Mes idoles sont des belles plantes comme Beyoncé, Jennifer Lopez, Marilyn Monroe. Des femmes qui ont des formes et n’ont pas honte de les montrer.
J’ai passé l’essentiel de ma vie très mince. Cette image positive de mon corps m’incite à penser que mon poids actuel est un accident de parcours, même si cela fait dix ans que ça dure ! Si j’avais été ronde dès l’adolescence, je n’aurais pas ressenti la même chose. Les ados, qu’ils soient filles ou garçons, vivent très mal leur surpoids. Ils se sentent complexés, rejetés, et l’impact sur leur vie sociale, amoureuse et sexuelle peut être très handicapant.
Autre crainte à laquelle je n’échappe pas, comme la majorité des femmes et des hommes, c’est l’angoisse de vieillir. J’utilise bien sûr de nombreuses techniques pour ralentir les effets du temps, mais je n’irai pas jusqu’à la chirurgie esthétique : j’en ai bien trop peur ! Il me semble que les hommes ou les femmes qui arrivent à rester naturels sont beaucoup plus séduisants que les autres, cela m’arrange bien.