"J'ai choisi d'être libre."
Libre de cette guerre, que d'autres ont décidée pour nous. Libre de la cage d'une frontière, que je n'ai pas tracée. Libre d'une haine qui ne m'appartient pas et du marécage du soupçon. Quand tout autour de moi était mort, j'ai choisi l'espérance.
J'ai appris dans les livres que la réalité est notre interprétation personnelle des faits. Nous déployons sans relâche une étoffe sur les personnes et les choses, nous en ordonnons les plis avec nos jugements, ou alors nous les créons avec nos doutes.
Il se frotte les mains dans une bassine, impulsivement je voudrais lui dire que le sang ne s'en ira pas, jamais, parce que c'est ce que chacun de nous cherchera à faire : effacer ce qui lui a contaminé l'âme.
Ce ne serait désormais plus jamais un simple pâturage misérable, mais un sanctuaire béni.
Les débris glissèrent avec le terreau entre ses doigts.
Elle reconnut dans le murmure du vent l'appel de la vallée.
Et le souvenir de ce qui avait été revint couler dans ses veines.
Parfois, il est difficile de faire ce qui est juste, effrayés que nous sommes de percevoir qu'il faut pour cela aller à l'encontre de ce qui est naturel. L'homme peut-il être plein de compassion dans ce monde qui veut nous dresser les uns contre les autres, qui arrache et soustrait sans cesse et nous pousse à nous servir de nos dents et de nos ongles comme des bêtes pour défendre ce qui subsiste ?
C'est ce que vous êtes. Des fleurs agrippées avec ténacité à cette montagne. Agrippées au besoin, je le croix, de vous maintenir en vie.
La main d'Ismar serre la mienne, comme en ce jour tant d'années auparavant.
Il attend de connaître le que j'ai choisi.
Je n'ai pas dû me.donner trop de peine pour le trouver : c'est lui qui m'a trouvée.
"Humanité ".
Le courage a toujours été l'engrais de cette terre. Parfois, il n'y a que cela pour nous remplir l'estomac.
p. 49 :
« La respiration de la montagne souffle sur le chemin qui descend du centre du village et s’accompagne du pépiement des insectes nocturnes. Les parfums des prés et des pâtures en jachère embaument l’air. Un meuglement paresseux fait vibrer le calme avant de s’éteindre ; même les étables se préparent à dormir. Les rues sont désertes, les volets des maisons déjà fermés. Les bruissements de la fontaine pourraient guider mes pas dans l’obscurité. »
"Le poids de cette guerre se déplace de votre dos à votre bras, dit-il. Vous serez en mesure de le supporter?"
La question qu'il camoufle est tout autre. Il pense aux enfants effrayés qui attendent le retour de leurs mères, à mon père, aux autres infirmes laissés à leur sort, aux animaux sans défense.