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Commissaire Teresa Battaglia tome 1 sur 4
EAN : 9782221218730
416 pages
Robert Laffont (06/09/2018)
3.82/5   557 notes
Résumé :
" Les tueurs voient l'enfer que nous avons sous nos pieds, tandis que nous, nous ne voyons que les fleurs... "
Dans les montagnes sauvages du Frioul, en Italie, le commissaire Teresa Battaglia, la soixantaine, la langue acérée et le coeur tendre, est appelée sur les lieux d'un crime pour le moins singulier : un homme a été retrouvé mort, les yeux arrachés. À côté de lui, un épouvantail fabriqué avec du cuivre, de la corde, des branchages... et ses vêtements e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (203) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens tout juste de tourner la dernière page de ce polar et de me rendre compte qu'en fait , malgré un nombre de pages conséquent, il m'avait fallu fort peu de temps pour arriver au terme de l'intrigue , un signe qui , pour beaucoup d'entre nous , ne trompe pas . Oui , pour moi , c'est vraiment un excellent bouquin .
D'abord , il y a un lieu envoûtant et mystérieux, voire inquiétant, les montagnes sauvages du Frioul , en Italie , et plus précisément le village de Traveni , un "pseudo " pour désigner un endroit qui a vu naître l'auteure , d'où des descriptions parfaitement précises et surtout belles . Dans ce village , on ne parle pas , les secrets sont enfouis , bien gardés , les secrets de famille ne sont pas révélés aux étrangers même si c'est à l'église qu'on rencontre le plus grand nombre de pères " illégitimes" ...les innombrables " bâtards " du village peuvent dormir tranquilles ...
Un village comme il en existe partout , du reste , en Italie comme dans bien d'autres pays ...Oui , sauf que là, on va découvrir un cadavre ...Bon , déjà , trouver un cadavre , ce n'est pas courant ( heureusement...) mais trouver un cadavre auquel on a " arraché " les deux yeux ... c'est plutôt rare , non ? ( heureusement bis ) . Bon ça , c'est fait mais le plus dur n'est pas réalisé, vous "verrez" bien puisque vous n'êtes pas victime mais lecteur... Ce que je veux dire c'est que les morts , c'est comme les verres d'apéro , un , ça va mais plusieurs , bonjour les dégâts...Dans les deux cas , vous risquez de voir surgir la maréchaussée . Et comme des morts , il va y en avoir un paquet , ils sont là pour un moment , les flics.
Pour mener l'enquête, un sacré personnage , ou plutôt une sacrée bonne femme répondant au doux nom de Teresa Battaglia .Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle semble être une " sacrée peau de vache " avec ses subordonnés , ( et les autres ...) notamment l'inspecteur Massimo Marini qui arrive dans l'équipe , reçu comme " un chien dans un jeu de quilles " . Une femme de 60 ans bourrue à l'excès mais intègre, dynamique et pleine d'empathie comme on pourra le constater tout au long du roman.Ce personnage , et je n'en dirai pas plus , va vous captiver , c'est certain , son histoire personnelle occupe une grande place dans l'ouvrage et nous " accroche " sacrément, presque autant que l'intrigue elle - même . Suivez bien , surtout , hein et vous aurez un bonbon....(oui , oui , on en reparlera).
L'intrigue puise son origine dans le passé et s'avère très émouvante et perturbante mais ...il faudra bien la résoudre, c'est bien un peu le but quand même .
Et c'est là qu'interviennent les qualités de l'auteure . de belles descriptions des paysages , de l'atmosphère et des caractères, des paragraphes courts et vifs , des retours au passé de ci , de là, des indices ...L'écriture ( traduction ) est fluide et " facile d'accès ". Les scènes les plus violentes ont été transcrites avec tact , intelligence et , si elles sont bien présentes car indispensables , elles ne sont pas de nature à faire " passer leur chemin " aux plus sensibles d'entre nous , enfin à mon avis .
Peut- être peut - on noter quelques passages un peu lents au début mais il faut bien mettre en place les pièces du puzzle et on plonge assez vite au coeur d'une action passionnante où Teresa va exercer tout son talent tout en suscitant bien des interrogations quant à sa propre personne . Là aussi , mystère , une " corde à son arc" de plus pour Ilaria Tuti car Teresa , qu'on le sache reviendra dans un opus suivant . Une très bonne nouvelle pour moi et , je l'espère, pour vous aussi . Mais à lire les critiques , cela ne fait guère de doutes ...tant mieux.
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La découverte d'un jeune talent est un plaisir alors merci à l'équipe de Masse Critique privilégiée et aux Editions Robert Laffont .
Pourtant, la pluie d'éloges inondant la couverture , au début m'a rendue méfiante ...voyons donc !


Tout de suite, je dois dire que dès les premières pages , le récit m'a emportée . On entre au coeur d'un thriller qui a du rythme , de la matière, un décor et du mystère !
En effet, d'horribles drames vont se jouer autour d'un petit village , isolé dans des montagnes sauvages du Frioul en Italie , entouré de forêts millénaires .

On peut dire que c'est le personnage principal ,Teresa Battaglia qui , par sa personnalité , va porter le roman .
Flic émérite , bourrue , intègre , sensible et humaine , Teresa est attachante et parfois bouleversante . le fil du récit la dévoile par bribes , au milieu de ses coups d'éclat qui décoiffent .
Elle m'a un peu rappelé Vera Stanhope , l'inspectrice britannique d'une série télévisée , héroïne humaniste elle aussi et tellement drolatique !


Si le récit revêt le genre thriller c'est pour mieux présenter une foultitude de thèmes dont la solitude, la mort , la maltraitance , la maladie , le couple etc ...
C'est pour évoquer les arcanes de l'âme humaine et leurs mystères .
C'est pour opposer science , religion et rites païens .
Et enfin, c'est pour dénoncer des excès et des dérives expérimentales comme celles d'un psychanalyste autrichien qui priva les enfants d'un orphelinat de stimuli émotionnels : l'allusion à ces tortures ponctue le récit par évocations épistolaires régulières et lancinantes .
Et j'en oublie !

Tous ces thèmes s'articulent , se côtoient, se mélangent , se complètent pour tisser la trame d'un étonnant roman , très dense .
Parfois un peu trop à mon goût : j'aurais souhaité que certains sujets soient plus approfondis , qu'on s'attarde sur d'autres .
La vulgarisation psychanalytique ne m'a pas non plus convaincue : les mélanges de données réelles et de fiction ont souvent abouti à l'invraisemblance .
Alors, je préfère penser que par moment , on frôle le fantastique .

A la fin du livre, l'auteure se présente et explique que son roman " plonge ses racines dans sa terre d'origine " .
Alors, , j'aurais aimé me perdre plus profondément , plus longtemps dans ces contrées sauvages , hors du temps .
Le rythme est assez soutenu mais, j'espère y revenir puisque ce n'est que le premier tome d'une série .

Malgré quelques petites critiques , le roman de Ilara Tuti reste une belle découverte , un bon moment de lecture .
Nul doute que je suivrai cette auteure .
J'ai aimé la passion qui émane de son écriture fougueuse .
J'ai aimé sa terre
J'ai aimé sa sensibilité .

Un jeune talent très prometteur qui a déjà obtenu un prix : le " Prix Bête Noire des libraires " 2018 .

Et, de ce fait , découvrant cette collection : " La Bête Noire " de chez Robert Laffont , je vais y jeter un oeil ...enfin... façon de parler !





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Un décor prégnant, en adéquation avec l'intrigue : les paysages sauvages de l'Italie septentrionale , le Frioul qui borde l'Autriche, le froid glacial d'un hiver particulièrement rigoureux, le silence feutré, angoissant des forêts enneigées , juste quelques bruissements insidieux et funestes,
Des personnages attachants, terriblement humains , malmenés, cabossés par la vie,
Une histoire palpitante,
Une écriture scandée,
Voilà de riches matières composant un thriller captivant
Des analepses qui nous plongent dans des époques différentes et qui sont autant d'indices pour tenter de décrypter le mystère. Pourtant, dès les premières pages on imagine sans peine, que quelques expériences infernales menées par de personnages sataniques, et sûrement d'anciens nazies (plusieurs scènes se déroulent en Autriche , quelques décennies après la fin de la guerre) en recherche constante d'expériences monstrueuses , inhumaines sont la clé de voûté de ce roman .
Alors pourquoi comparer cette jeune écrivaine talentueuse à un pilier masculin de la littérature policière italienne ? Il faut juste lui souhaiter une belle et prolifique carrière due à une plume faconde et originale et lui permettre de faire épanouir pleinement sa propre personnalité !

Un grand Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette découverte.
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Une autre découverte. Quel bonheur. D'autant que j'aime bien l'Italie, les italiens et leurs polars. Ici, une commissaire dans la soixantaine , spécialiste du profilage , accompagné d'un jeune inspecteur qui veut tout apprendre mais qui devra laisser l'arrogance à sa chef . J'aime déjà ce genre de caractère. Donc, dans les montagnes du Frioul, un petit village où un meurtre des plus violents a été commis. Et comme notre commissaire, Therese Battaglia, ne lâche rien, comme elle est convaincue que le tueur frappera de nouveau, je me suis laissée happer par son acharnement à vouloir comprendre et découvrir qui est donc ce tueur si difficile à cerner. Une intrigue qui réussit à amalgamer le passé et ses erreurs avec ses conséquences bien vivantes au présent. Bref laissez-vous prendre par ces montagnes, ce décor, ce village, cette intrigue rythmée et vous passerez un bon moment de lecture. Une belle découverte que cette Ilaria Tuti.
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A Travenì, un village du Frioul italien, le corps d'un homme nu est retrouvé au coeur de la forêt. Comme mise en scène, la dépouille a été protégée des animaux par des pièges et semble veillée par un épouvantail fait de bric et de broc. Dépêchée sur les lieux, la commissaire Teresa Battaglia identifie immédiatement l'oeuvre d'un tueur en série et prévoit d'autres meurtres. Flanquée d'un nouvel inspecteur fraîchement arrivé de la ville, elle se lance dans une enquête de longue haleine, freinée par l'hostilité des montagnards soucieux de garder leurs secrets, mais aussi par ses propres défaillances. Trop vieille, trop grosse, trop abîmée par la vie, Teresa n'a plus prise sur un corps qui lui échappe, une mémoire qui flanche et va devoir batailler pour démasquer le tueur qui rôde dans la montagne.

Un polar qui se démarque par le lieu de l'action et la personnalité de son enquêtrice. L'action se déroule en effet dans les montagnes du Frioul, un endroit isolé où les habitants vivent repliés sur eux-mêmes, presque en autarcie. Des pentes escarpées, des forêts centenaires, le silence, les mystères, les traditions ancestrales, le gel, la neige et le froid de l'hiver, des villageois taiseux...et tout est réuni pour créer une atmosphère inquiétante, oppressante, un mur qu'il va falloir percer pour obtenir des réponses. Un défi à relever pour Teresa Battaglia, l'autre originalité du roman. Une femme dans un monde d'hommes qui a su s'imposer, se faire respecter et aimer par ceux qu'elle commande; même si le petit nouveau apporte la contradiction, peu familier des méthodes de la dame, profileuse expérimentée. Une femme brisée aussi, qui a subi son lot d'épreuves, qui doit en affronter une nouvelle : sa mémoire défaillante. Mais c'est aussi une policière douée, pugnace, empathique, sensible mais au caractère bien trempé. le suspect est lui aussi atypique, insaisissable car il connaît les montagnes comme sa poche, étrange car ses motivations sont différentes des tueurs habituels. Son histoire nous plonge dans le passé de la région et touche aux expérimentations réalisées par les médecins nazis et par ceux qui ont continué leur oeuvre dans le plus grand secret.
Pourtant, à trop vouloir en faire, Ilaria Tuti passe un peu à côté de son sujet. L'étude psychologique de sa commissaire prend le pas sur l'intrigue et on finit par se lasser des états d'âme de cette femme souvent cinglante, cynique, et surtout au bout du rouleau, qui serait mieux chez elle ou à l'hôpital plutôt que sur le terrain. le rythme est un poil lent, l'intrigue longue à se mettre en place et la fin est trop vite expédiée. Mais l'auteure a du potentiel et fera sans doute mieux la prochaine fois.
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critiques presse (1)
Actualitte
23 octobre 2018
Navigant entre les concepts de bien et de mal avec une facilité déconcertante, Ilaria Tuti nous offre un assassin unique, avec une personnalité rarement vue encore.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (152) Voir plus Ajouter une citation
[...] c'étaient les choses simples qui prêtaient à l'âme un peu de réconfort ,
comme lorsqu'elle courait pieds nus ,
enfant ,
dans les vignes ,
l'été ,
soulevant derrière elle un nuage de poussière et de rires .

Elle pouvait encore sentir le parfum minéral de la terre rôtie par le soleil ,
des pierres salines ,
l'âcreté des sarments encore verts
et la douceur des acacias en fleur .
La sueur ,
l'amertume des fleurs de pissenlit ,
les gouttes de vin sur les lèvres
volées au verre du grand-père .

La substance même de la félicité .
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L'absence de couleur de ces images jurait avec les tons vifs et chaotiques de la pièce. Elle les avait achetées sur un marché aux puces, quand elle avait encore envie, en fin de semaine, de sauter dans sa voiture et de parcourir des kilomètres à la recherche d'objets qui finiraient par constituer son nid. Un nid qui n'en était jamais vraiment devenu un, qui l'avait vu seule la plus grande partie de sa vie. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour se libérer de cette tristesse. En mettant un pied devant l'autre, elle avait continué de marcher, de respirer, de rester debout, en dépit de tout. Sans s'égarer, en se pardonnant.
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L'enfant s'approcha de sa mère, qui lui posa une main sur l'épaule. Leurs corps ne s'effleurèrent pas.
- Bonjour, Diego, le salua Teresa avec douceur. Je suis le commissaire Battaglia, mais tu peux m'appeler Teresa.
Il l'observa sans prononcer un mot. Le tremblement des pleurs était passé, laissant place à la curiosité.
- Tu as quel âge ? enchaîna-t-elle ?
- Dix ans, répondit la mère à sa place, sans lui laisser le temps de décider s'il devait ou non se fier à cette inconnue. Diego souffre de bégaiement.
Cette phrase s'abattit sur le petit garçon comme une condamnation, et Teresa le vit frémir sous le coup de l'humiliation. Elle en éprouva de la colère pour lui et de la peine pour cette femme qui semblait dénuée de toute émotion. Cette aridité n'était pas récente, le deuil n'y était pour rien.
Prends ton fils dans tes bras, pensa-t-elle irritée et attristée. Serre-le-fort, couvre le de baisers. Tiens le contre ta poitrine, c'est la seule chose à laquelle elle devrait servir.
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La solitude était une colocataire discrète, qui jamais n'envahissait les espaces et qui laissait tout tel quel. Elle n'avait ni odeur, ni couleur. C'était une absence, une entité qui se définissait par opposition comme un vide, mais qui existait : c'était elle qui faisait trembler la tasse d'infusion entre les mains de Teresa...
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Ce n'était que maintenant que Teresa s'était rendu compte de la manière dont la population traitait les touristes : comme un mal nécessaire auquel il ne fallait pas laisser entrevoir ce qu'elle pensait de la situation. Elle avait compris qu'elle ne recevrait aucun soutien et aucune collaboration de ce noyau très ancien, inviolable, forgé par des siècles d'isolement. Elle avait ordonné à Parisi d'enquêter sur les rapports de force au sein du village, sans en informer Knauss. Il leur fallait trouver le maillon faible, celui qui serait disposé à parler : un exclu, comme eux, qui, soit du fait de son mécontentement, soit en raison de son désir d'attirer l'attention, serait en mesure de leur révéler les péchés du village.
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Videos de Ilaria Tuti (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ilaria Tuti
https://www.laprocure.com/product/1285525/tuti-ilaria-fleur-de-roche
Fleur de roche Ilaria Tuti Traduit de l'italien par Johan-Frédérik Hel-Guedj Éditions Stock Collection La cosmopolite
« On connaissait Ilaria Tuti pour ses romans policiers, c'est un auteur italien, mais on ne l'attendait pas dans cette collection, La Cosmopolite chez Stock, c'est une très belle collection, la collection rose, avec ce titre, Fleur de roche, qui veut dire edelweiss. Ça se passe pendant la Première Guerre Mondiale dans un petit village italien assez montagneux. C'est l'histoire de ces femmes, c'est un hommage en fait pour ces femmes qui ont pendant la guerre gravi les montagnes... » Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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