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Critique de SophieChalandre


Une chose est sûre dans cette oeuvre au charme formel assez incertain, le titre Brouillard va à ce livre comme un gant. J'ai même trouvé ce fog existentialiste et métaphysique parfois très londonien, qu'Unamuno classait dans les romans nivolas, écrits spontanément (ou presque car c'est réellement très travaillé).

Le protagoniste de Brouillard, anti-héros solitaire, riche et tourmenté par l'existence, oscillant entre angoisse et ridicule, perd sa mère, puis son amante juste avant le mariage, et entre dans une phase de questionnement métaphysique : suis-je réel ou fictionnel ?
Angoissé par l'absence de réponse, il songe à mettre fin à son existence et , de manière très pirandellienne, entre en contact avec l'auteur de ce livre, Unamuno, qui a écrit un essai sur le suicide. Unanumo lui annonce qu'en tant qu'auteur il a pouvoir de vie et de mort sur les protagonistes qu'il crée dans ses romans.

Original d'un point de vue formel, ce livre interroge, par delà l'artifice du personnage qui interpelle l'écrivain, le degré de réalité des êtres de fiction. Comme Pirandello et ses Six personnages en quête d'auteur, Miguel de Unamuno dépasse la question de la réalité ou non des personnages de fiction pour s'interroger sur sa propre réalité d'auteur : quel est le degré de réalité d'un écrivain qui doit son statut aux romans qu'il écrit, donc la réalité du créateur qui crée en créant ? le roman aurait donc autant de pouvoir sur l'auteur que l'auteur en a sur le livre et ses personnages : leur réalité ou leur fiction à chacun est interdépendante.



Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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