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Critique de kielosa


Isis, l'héroïne du roman de notre écrivaine et babeliote venue de l' Est lointain, "était seule avec son bonheur débordant, qu'elle ne pouvait pas épancher". Il est vrai que son beau Marc, avec qui elle partage la vie depuis 3 ans, est ce qu'on appelle un "pantouflard", qui après son travail préfère visionner une DVD ou écouter de la musique. Rien de dramatique en soi, s'il n'y avait pas 2 grands Mais. D'abord, ce récit est situé à Paris, où il se passe toujours 1000 choses intéressantes et ensuite Isis, la trentaine, est une jeune dame super-dynamique, qui adore mettre à profit ce que la Ville Lumière a de mieux à offrir.

L'Isis de l'ouvrage, qui est une artiste peintre qui donne des cours de peinture, fait, bien entendu, penser à sa créatrice : Maryna Uzun. Il suffit de remplacer peinture par musique, car elle est un virtuose du piano qui donne des concerts et des cours de cet instrument à l'École Prizma de Boulogne Billancourt.
Elle est originaire d'Odessa à la Mer Noire en Ukraine (comme mon épouse d'ailleurs). Elle est arrivée en France en 1997, à l'âge de 23 ans, et s'est mise à étudier la langue française par autoapprentissage. Cinq après, elle publie 2 oeuvres littéraires en Français : "Voix sous les lilas" ,en mars 2004, et "L'escalier d'Odessa", en septembre 2004. le fameux escalier, image iconique d'Odessa, depuis la célèbre scène du film "Le Cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein de 1925 et que la plupart d'entre nous a probablement vu. Au bout de 5 ans, 2 livres, il faut le faire ! Sincèrement bravo !
Par après ont suivi "Les silences d'Isis", en 2014, et la même année "Le voyage impaisible de Pauline", qui a accueilli 6 critiques favorables sur Babelio.
En plus, Maryna Uzun avait déjà publié, en 2003, un ouvrage spécialisé : "Ethnologie de la création musicale contemporaine". Également en Français (sous le nom de Maryna Both-Uzun), après à peine 4 ans de cours de Français. Décidément !

Il n'est guère simple de résumer cet ouvrage, qui constitue, en fait, le récit d'une liaison amoureuse d'un jeune couple, avec ses hauts et ses bas, ses aléas dramatiques, ses explosions et réconciliations passionnelles, ses attentes, espoirs et frustrations. Ainsi que ses escapades, à Venise, en Bretagne (d'où Marc est originaire)... et ses belles retrouvailles, malencontreusement, parfois de très brève durée.
Et la comparaison par Isis de ses rapports avec Marc et les relations entre les 2 couples de leurs amis : son ami de jeunesse, Maximilien, qui prépare un doctorat, avec sa compagne, Nathalie, une assistante sociale et Jérôme, un aveugle, avec Tatiana, d'origine russe, et mère de la petite Sonia.
Puis, il y a fatalement les souvenirs. Pour Isis sa vie d'avant avec Julien, un créateur comme elle, qui lui a ouvert le monde des artistes de la capitale française. Seulement son caractère tout sauf simple et l'écart important d'âges, lui a incité à rompre leur coexistence. Une décision qui a été difficile à prendre vu la forte personnalité de cet ex.

J'ignore, bien sûr, dans quelle mesure cette histoire est autobiographique d'un pan de la vie de Maryna Uzun, aussi bien que je me méfie de juger ce couple et surtout cette Isis, ne voulant certainement pas offusquer ou froisser une talentueuse artiste pour qui j'ai beaucoup d'admiration.
Mais lorsqu'on s'engage dans la chronique d'une oeuvre, et lorsqu'on dit A, il faut dire aussi B, quand bien même qu'on risque les foudres de l'auteure ! Je dirais donc, en doublant la prudence que la situation impose, que l'Isis de Maryna n'est pas exactement une compagne de tout repos.
Je compatis avec le brave Marc de ne pas être toujours à la hauteur des sentiments artistiques et amoureux hautement développés de sa bien-aimée. Je sais qu'il se montre parfois rustre, distant, évasif et même un peu fainéant, mais c'est surtout un bon bougre pour qui Isis est plus qu'une femme aimée... un vaste programme !

J'espère que mes conclusions, peut-être même erronées, n'entraineront pas la fin d'une amitié, par ailleurs, toute récente. Car maintenant que j'ai fait la connaissance de Maryna Uzun comme romancière, j'aimerais l'entendre derrière son piano, à Boulogne Billancourt par exemple.

Un mot sur le style, avant de conclure : le langage de l'auteure est précis et élégant. Ainsi, les considérations de l'Isis-pas-si-silencieuse-que-ça sur la vie et l'amour permettent d'inonder Babelio de citations ! J'ai dû faire un effort en me limitant qu'à une seule, hier.
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