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Critique de Aelynah


Lorsque j'ai lu le résumé du premier roman de cette jeune auteure et lu surtout l'avis de Cassandra O'Donnell sur celui-ci, je me suis dit de suite : « ça va me plaire ! ».
Lorsqu'ensuite j'ai pris le temps de profiter de cette magnifique couverture d'Alexandra V.Bach je n'ai pu rajouter que « oui il faut absolument que je le lise ». Alors quand les éditions du Chat Noir m'ont permis de le découvrir avant sa sortie, je ne vous raconte pas ma joie et mon enthousiasme à me jeter dedans.

Même si en urban fantasy et avec les histoires de morphes, beaucoup se ressemblent, Estelle Vagner a su par sa plume apporter dès le départ une ambiance chaleureuse, du moins pour le lecteur, et propice à une lecture hypnotique.
L'auteure sait distiller petit à petit les révélations de façon à faire avancer tranquillement mais sûrement la trame de son récit. Cela tient ainsi le lecteur sous son joug et nos pensées centrées sur le récit.
Le lecteur n'en est alors que plus attentifs aux moindres détails, se demandant s'ils pourraient l'amener à découvrir avant l'heure le secret le mieux gardé du roman ou s'il va devoir attendre patiemment mais fébrilement tout de même qu'Estelle Wagner nous le pointe du doigt.
L'urban fantasy, en général, reprend des bases et ensuite chaque auteur les associe ou non à sa manière. le non-conformisme d'Estelle Wagner vient du fait que ses personnages sont à la fois connus et surprenants d'originalité. Beaucoup d'éléments nous portent à nous considérer en terrain conquis et puis petit à petit l'ambiance générale se modifie et nous perdons nos repères pour ne suivre que sa plume.
L'apparition des rêves de Kayla, des légendes existantes sur les Originels et de la Grande Chasse, tout cela apporte un surcroît de magie et de mysticisme à une histoire qui n'aurait pu être qu'addictive et bien contée. Ce qu'elle est largement mais plus encore.
L'auteure a su nous entraîner et Kayla avec nous dans un conflit millénaire et en même temps y mêler des préoccupations assez actuelles comme le rejet de la différence, la sauvegarde de la pureté de la race, l'envie des pouvoirs des autres et le besoin de trahison qui en découle pour en bénéficier.
Beaucoup de moments d'émotions parsèment ce récit mais aussi beaucoup d'humour et de légèreté au milieu d'un contexte somme toute grave.
Kayla est menacée. Elle l'a toujours été dans sa meute par son absence de forme animale et c'est ce qui lui a valu cet exil, ce rejet du clan par son grand-père, l'Alpha de la meute de la Vallée Noire. Mais la suite des événements va nous prouver que cette menace est bien plus insidieuse qu'une simple histoire d'"impuissance".
À qui faire confiance est la question qu'elle va devoir se poser régulièrement?
Et je dois dire que la plume de l'auteure a su trouver les mots pour faire en sorte que le lecteur lui-même se mette à douter de tout et de tous. Car chacun semble avoir une motivation profonde de la cotoyer.
Parfois, avant même Kayla, je me suis doutée de certains points, j'avais, par exemple, deviné la « vraie » mission de Ian mais sans en extraire la finalité. Il m'a donc fallu attendre l'événement déclencheur pour me rendre compte de la validité...ou non de mes conclusions. Lorsque les barrières tombent, que les révélations font place aux questions multiples, même le lecteur se rend compte qu'il en veut plus.
C'est donc une lecture que je qualifierais de géniale car elle m'a embobinée du début à la fin, que je me suis laissée prendre dans la toile d'araignée de la plume d'Estelle Vagner et que j'ai adoré ça.

Ses personnages sont complexes, parfois bruts de décoffrage ou subtils mais ils ont tous quelque chose qui nous marque et nous font les adorer ou au contraire les détester de suite.
Mes préférés restent bien entendu Kayla pour sa morgue, son tempérament de battante malgré sa jeunesse brimée et malheureuse, Jade aussi car malgré sa jeunesse elle est fraîche, naturelle et surtout affectueuse, Isa semble trimbaler un sacré passif de tristesse qui fait que nous ne savons trop comment la prendre, ou encore Julie qui rappellera à beaucoup la bonne copine rigolote et pie jacasse.

Du côté des mâles, ouahh, il y a du beau linge.
Jeremiah, Ian, Max ou même le beau gosse des rêves de Kayla ont de quoi faire fondre nos neurones et palpiter notre rythme cardiaque. D'ailleurs on prendrait bien la place de celle-ci dans certaines situations en se demandant si on aurait fait mieux sous le regard troublant de ses messieurs.
Eux aussi ont des passés troubles et des caractères très garouesques : de beaux mâles virils et surtout TRES macho.
Là encore je l'avoue j'ai préféré le renard malgré ma méfiance mais j'ai beaucoup ri aussi des frasques des filles envers Ian que je l'ai presque plaint, presque car il est lui aussi un beau spécimen de macho imbu de lui-même et incapable de penser qu'une femme lui résistera. Ca donne envie de s'y frotter pour lui faire ravaler sa superbe alors quand Kayla s'y met avec l'aval de Jade, on applaudit d'avance.
C'est un vrai coup de coeur que ce premier tome et j'en remercie encore les éditions du Chat Noir. J'ai maintenant grande hâte de découvrir la suite car ce final est magnifique et nous laisse présager une suite digne d'une de nos meilleures séries urbaines.
Ah et dernier point mais qu'il faut souligner, cela se passe en France et cela mérite d'être mis en avant (même si je ne le fais qu'à la fin de ma chronique) car peu de nos romans d'urban fantasy ont eu cette audace. Je ne connais actuellement que Roxane Dambre et ses romans et peut-être un ou deux autres pour l'avoir fait.
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