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Critique de beatriceferon


Alexis est mort alors qu'il avait à peine vingt ans. On dit qu'il s'est suicidé en se jetant d'un pont. Mais, si son corps est au petit cimetière à côté de l'école, son esprit, lui, est toujours là. Il ne peut plus bouger ni voir, mais il entend. Petit à petit, il reconnaît le pas de ceux qui viennent lui rendre visite. Il y a son père avec la petite Noémie, sa soeur âgée de cinq ans, Juliette, sa petite amie, sa mère qui n'arrive pas à faire son deuil.
Dans ce roman, qu'on présente, à tort, comme choral (dans ce cas, plusieurs narrateurs prennent la parole à tour de rôle. Ici, il s'agit d'un roman à points de vue, où un seul narrateur se fait le porte-parole de divers protagonistes), l'originalité est qu'Alexis, pourtant mort et enterré, n'a pas encore quitté notre monde. Tandis que son corps se décompose, son esprit, lui, est toujours bien présent. Mais, s'il peut réfléchir, il ne peut pas entrer en contact avec les visiteurs du cimetière, mis à part sa petite soeur, peut-être, car, pour les enfants, rien n'est vraiment impossible.
La question qui se pose est : pourquoi un jeune homme brillant, auquel la vie avait tout à offrir, à qui l'avenir semble sourire, a-t-il mis fin à ses jours ? Car Alexis est brillant : musicien accompli (il joue du violoncelle, pas de la flûte à bec!) et étudiant passionné. Son professeur, pourtant exigeant, qualifie son devoir de « meilleur qu'il ait jamais lu », lui confie la responsabilité d'un exposé lors d'un colloque rassemblant des sommités. On ne comprend donc pas ce qui a pu pousser Alexis à une telle extrémité. le lecteur devra se forger une opinion.
Caroline Valentiny nous fait vivre tour à tour avec les différents personnages. Alexis s'engage corps et âme dans ses études, mais ne consacre bientôt plus ses efforts qu'à un seul cours, celui de Marlow. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une matière qui le passionne ? Parce que l'enseignant est un génie ? Ou parce qu'il a une aura charismatique et pour le moins ambiguë ? Que ressent réellement Alexis pour Marlow ?
Madeleine, sa mère, s'effondre intérieurement. Elle néglige tout autour d'elle, abandonne sa classe (elle enseigne la morale), son foyer, erre comme une âme en peine, se laisse entraîner du côté de la mort (Alexis) et non de la vie (Noémie).
Noémie parle avec son frère mort comme s'il était vivant. Elle vient lui rendre visite en cachette, lui confie ses secrets, lui achète des fleurs. Mais viendra le moment où il lui faudra tourner la page et elle le fera.
Pierre, le père, est en colère. Il en veut à son fils de ce qu'il a fait. Et je le comprends.
J'aurais bien voulu connaître le point de vue de Marlow, mais on ne le verra jamais directement. On ne le découvrira qu'à travers les réflexions de Madeleine et d'Alexis.
L'écriture est une réussite, très imagée, très poétique. Pourtant, malgré d'indéniables qualités, que je reconnais volontiers, je n'ai pas vraiment accroché à cette lecture au cours de laquelle j'ai ressenti un vague ennui.
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