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Critique de mylena


La delector, c'est une jeune russe, Lydia Delectorskaya, entrée au service de Matisse en 1932 puis de son épouse à partir de l'année suivante comme garde-malade et dame de compagnie et qui avec le temps deviendra modèle, secrétaire, recruteuse de modèles, intendante… alors qu'à son embauche elle ne maîtrisait pas très bien le français et ne connaissait strictement rien à l'art. Elle va devenir si indispensable que malgré sa discrétion, Mme Matisse la prendra soudain en grippe au point de la chasser. Finalement c'est Mme Matisse qui s'en va et Lydia qui revient quelques mois plus tard à la demande de Matisse. Elle fut très discrète ce qui explique que François Vallejo n'ait pas vraiment écrit une biographie, car il le reconnaît, il brode, émet des hypothèses, pour combler les nombreux non-dits. Enigmatique, Lydia le restera après la mort du peintre en 1954. Elle écrira des livres sur lui, mais restera toujours muette sur sa relation personnelle avec le peintre, on ne saura jamais si elle fut sa maîtresse ou si ce fut seulement un fantasme. Cet ouvrage est donc à la croisée entre récit biographique et roman. François Vallejo explore toutes les hypothèses mais n'en choisit jamais aucune, laissant à la Delector son mystère. Il a le mérite de nous faire découvrir un pan de la vie de Matisse assez largement passé sous silence en France jusqu'à récemment. Et de nous décrire dans un style très agréable à lire des moments de la genèse de quelques oeuvres : la version définitive de la Danse pour Albert Barnes, Les yeux bleus, le jardin d'hiver, … dont certaines n'existent plus comme le Nu rose crevette qui faisait l'admiration de Bonnard. Un livre a mi-chemin entre essai, roman et biographie et d'une lecture très agréable qui nous fait découvrir le parcours incroyable d'une illustre inconnue, débarquée de Sibérie en France dans les années 20 via la Mandchourie. On peut dire au moins que sa vie fut un roman.
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