Il est des hommes pour qui l'art est le théâtre de toutes les ambitions et de tous les risques. Il paraîtrait même que certains en sont morts. Avec Paul Greveillac ("Art Nouveau", Gallimard), Dominique Maisons ("Avant les diamants", La Martinière) et François Vallejo ("Efface toute trace", Viviane Hamy). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1.
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Évidemment, mourir dans une télécabine suspendue à un câble, à la suite d’une mini-explosion qui vous souffle les poumons sans endommager plus sérieusement l’environnement, devrait être considéré à priori comme dépourvu de tout lien avec l’art en général, mais, avec l’art contemporain, on n’en est peut-être pas si loin.
"Un homme ne peut rester solitaire, il a besoin de tous les autres hommes. Une phrase unique n'a aucun sens, sans le voisinage de toutes les autres phrases. Une histoire ne saurait exister toute seule, elle n'est belle que si elle croise toutes les autres histoires....."
À l’entendre, j’étais très fort, à seize ans, pour tout effacer, et ça continue. Pourtant, à force de déblatérer sans réfléchir, j’ai commencé à lui prouver et à me prouver que je me suis fourré dans de drôles de situations. Si quelqu’un m’avait dit hier : tu t’es comporté comme le pire voyeur, pour surprendre un couple dans son lit, je ne l’aurais pas cru. C’est revenu tout seul, devant cette fille dans son fauteuil. Je sentais son souffle sur ma peau, incroyable ce qu’elle m’insuffle. Presque malgré moi, j’ai reconstitué la scène oubliée. Et d’autres. Elle va finir par me convaincre que je lui cache quelque chose. Que je me cache quelque chose ? Comme l’impression de rencontrer un inconnu qui s’appellerait Jeff Valdera. Et dans le genre inconnu, elle se pose là aussi, avec ses questions insistantes…
C'est curieux, cette certitude de se sentir à l'abri, sous prétexte qu'on croit.
Quelle idée d'être allé lui demander son avis! Il ne faut rien demander aux femmes. Elles risquent d'avoir un peu raison.
Un défaut de grand chef peut-être, il voudrait extraire des humains ce qu’il obtient d’une volaille, d’un aloyau ou d’une rascasse. Les humains ne se laissent pas faire, Élie, ils sont vivants.
Chacun poursuivait ses accrocs au mariage avec la plus grande ardeur. Les conversations d'entresol allaient leur train et les rires silencieux remplissaient l'office, quand on a raconté que M. d'Épinay avait acheté à une fille, et sans le savoir, un mal vénérien des plus tenaces, en avait fait don, en homme libéral qu'il savait être quelquefois, à Madame la marquise qui en avait aussitôt fait profiter M. Dupin. Les meilleurs médecins s'employaient à arrêter le mal, et nous prêtions notre concours avec les mines les plus respectueuses et la crainte que l'air de la demeure ne soit empoisonné et que nous succombions à notre tour. Mais notre maison était bien tenue et nos maîtres ne partageaient pas avec leurs gens ce qui n'appartenaient qu'à eux.
La franchise s'accommode d'un minimum de déguisement qui l'annule à l'instant où elle se proclame.
On ne sait pas d'où vient la folie. On ne sait pas d'où vient le courage d'y résister.
Un homme ne peut rester solitaire, il a besoin de tous les autres hommes. Une phrase unique n’a aucun sens, sans le voisinage de toutes les autres phrases. Une histoire ne saurait exister toute seule, elle n’est belle que si elle croise toutes les autres histoires.
Le dit du Yan-Ding, 3e section, 8e chapitre,
Anonyme chinois