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Critique de Calimero29


Après le magnifique "Adèle" (2022) qui mettait en scène une femme sous emprise, se battant pour sa liberté, je ne pouvais pas passer à côté de ce dernier opus.
Nous sommes toujours en Belgique, , en février 1986, au sein de la famille Martelle composée de Laura, la mère, Christian le père, chauffeur routier, les enfants, Lydie, 23 ans , infirmière, Joe, 15 ans, qui veut devenir designer et Ludovic, 20ans, le narrateur. Ludovic a été confié à cette famille d'accueil alors qu'il avait 15 ans, avait été ballotté de foyers en familles d'accueil en maisons de redressement, considéré comme irrécupérable et asocial. Avec beaucoup de patience et d'amour, la famille a réussi à créer un lien avec cet adolescent ayant subi de très graves sévices dans son enfance, dont la vie a été saccagée et que seule l'idée de la vengeance tient debout.
Mais tout est mis en péril avec l'assassinat de Christian et la découverte d'une grosse somme d'argent cachée qui laisse penser que Christian faisait du trafic de drogue. Ludovic décide de devenir policier pour retrouver ses tortionnaires et pour découvrir qui a tué son père.
Ce roman n'est pas un polar même si les recherches de Ludovic servent de fil rouge et si elles confèrent suspense et tension. C'est avant tout un roman d'émotions que Dominique van Cotthem sait transmettre sans jamais forcer le trait ni tomber dans un pathos larmoyant.
Elle décrit avec précision, force et empathie, les moyens de défense qu'un enfant met en place pour échapper à l'horreur du viol et des mauvais traitements et ça noue les tripes. L'enfant décide de devenir une statue, faire en sorte de sortir de soi comme si c'était un inconnu qui subissait les violences. A travers le personnage de Ludovic, elle aborde le thème de la vengeance, l'auto-destruction que cette haine peut générer, le soulagement illusoire qu'elle peut apporter.
Ce roman est, par ailleurs, une ode à la famille, celle du sang et celle du coeur, celle qui permet de surmonter les drames, d'avancer, de se réjouir ensemble des moments de bonheur malgré les disputes, les incompréhensions. C'est aussi une ode aux femmes rocs, solides, aimantes qui apportent apaisement et confiance.
La bande-son du roman est assurée par les chansons de Joe Dassin que Laura, la mère, associe à tous les instants de bonheur; bien que n'ayant aucun goût ni pour la musique, ni pour le chanteur, je me suis laissé émouvoir par les paroles qui sont comme des poèmes sensibles, qui parlent si bien de la vie.
Un magnifique roman, qui touche, qui émeut.

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