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Critique de Floortje


J'étais à la bibliothèque municipale en train de fouiner dans les livres de Fred Vargas, quand mon oeil fut attiré par le nom figurant sur la tranche d'un livre « van der Stap ». Il devait bien s'agir d'un auteur néerlandais ou belge avec un nom pareil ! Pas manqué ! Sophie van der Stap est bien amstellodamoise. Et « La Fille aux neuf perruques » (« Meisje met negen pruiken » en néerlandais) est son premier ouvrage, un témoignage écrit lors d'une de ses longues hospitalisations qui durèrent un an pour combattre l'ennui et la déprime.
En effet, lorsqu'elle avait vingt-et-un ans et étudiante en Sciences Politiques, on lui diagnostiqua une forme rare d'un cancer grave. Cette irruption de la maladie dans sa vie futile d'adolescente fut brutale. Elle décrit ainsi l'annonce dans le bureau du médecin :
« L'instant d'après, je me suis retrouvée par terre en train de chialer. Je me suis cachée sous son bureau. le choc ! »
Sa vie changea d'un coup, surtout que vue la gravité de son cancer, elle dû être hospitalisée pendant près d'une année. Naturellement, avec la chimiothérapie, elle perdit ses cheveux.
La rencontre avec sa première perruque dans la boutique dans l'entrée de l'hôpital fut un cauchemar : « Au secours ! Voilà ce que j'en dis ! Tous les postiches me donnent l'air d'un travesti ! »
Comme elle l'a longuement expliqué par la suite, Sophie van der Stap a vu sa féminité fauchée brutalement au moment-même de sa vie où elle se construisait fragilement et son identité remise en cause. Elle arrête ses études et développe alors une étrange stratégie de survie : elle transforme sa pire ennemie (la perruque moche) en objet de séduction. Comme elle le dit « Quand on est jeune et jolie, tout va bien mais quand on est jeune et malade, tout le monde vous regarde et veut savoir, pose des questions. » Pour éviter qu'on la regarde bizarrement, pour se protéger, elle se cache en « allant chercher » le regard des autres en arborant des perruques plus sexy les unes que les autres. Elle décrit cette tactique comme un « échappatoire » pour ne pas avoir à assumer 24H/24 le cancer.
Bref, « La Fille aux neuf perruques » est l'histoire d'une fille et de ses neuf perruques. Enfin, plutôt de la fille car le récit est d'un nombrilisme typiquement adolescent qui donne envie de donner des claques à cette fille égocentrique.
La réaction de l'auteur m'a un peu « déçue » car elle ressemble plus à une fuite en avant, à un étourdissement mais comment peut réagir une jeune femme de 21 ans à qui on annonce qu'elle a un cancer ? Chacun doit sûrement avoir sa propre réaction en fonction de ce qu'elle a déjà vécu de la vie. le livre ne contient pas une seule réflexion sur le sens de la vie, la maladie, la mort, etc… Il est très superficiel comme une jeune et jolie fille insouciante. Ce n'est pas un livre que j'offrirai à une personne malade par exemple car elle est trop énervante !
Le livre a rencontré du succès puisqu'il a été édité à plus de 500.000 exemplaires et publié dans vingt-cinq pays. Un film (« Heute bin ich blond ») en a même été tiré en Allemagne.
Après sa maladie et ne se projetant pas trop dans l'avenir, Sophie van der Stap s'est raccrochée à l'écriture, d'abord, si j'ai bien compris, avec un premier livre (« Een Blauwe vlinder zegt gedag » qui parle de l'après cancer – non traduit en français) qu'elle qualifie de « pas trop réussi de son avis et de celui des autres ». Puis à vingt-cinq ans, elle déménagea à Paris, appris le français à La Sorbonne (elle le parle très bien) et écrivit un premier roman (« En wat als dit liefde is ») ainsi qu'un essai (« Buiten spelen » - non traduits en français). Elle en est actuellement à son deuxième ouvrage de fiction (« de mogelijkheid van jou »), genre qui lui convient mieux selon ses propres dires. Elle vit actuellement à New-York.
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