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Critique de Verdorie


Les cinq textes, de caractère inégal, de ce petit recueil ont tous été écrits il y a plus de cinquante ans... et comme j'aime bien garder le meilleur pour la fin, je survolerai d'abord les trois que j'ai moins apprécié.

"Le Bruit" (1952) est une espèce de robinsonnade planétaire au kaléidoscope colorié de soleils changeants. Une petite nouvelle certes très poétique mais qui m'a laissée aussi froide que la lune.
"Le Temple d'Han" (1951) ensuite, qui bien que se passant sur une planète partiellement colonisée par les humains, je désignerai comme "antique" (dans le sens péjoratif, oui !). Ici, un énergumène voleur, acculé par les indigènes, traversera une "porte divine" et... enfin, passons...
"La Princesse enchantée" (1954) est un récit policier avec une vague connotation anticipative et détonne dans ce recueil, non seulement par sa thématique (une jeune femme aveugle est manipulée par un vilain producteur de cinéma), mais aussi par sa forme : essentiellement constituée de dialogues, l'histoire fait penser à un scénario (voulu, je pense). Je l'ai lu avec plaisir, mais sans surprise : la fin se laisse aisément deviner.

N'ayant jamais lu des "Jack Vance" auparavant, j'ai néanmoins pressenti que la nouvelle la plus longue : "Le Papillon de lune" (1961) est celle qui, de part son langage très inventif, visuel et à cause d'un univers extraordinairement exotique, s'approche le plus du style légendairement imaginaire de l'auteur.
Il s'agit dans cette histoire, sur une société extrêmement codifié et aux coutumes surprenantes, de dégoter un assassin sur une planète où tout le monde porte un masque et où il est impossible de communiquer (et donc d'interroger) si on n'a pas assimilé la règle sans appel qui veut qu'on s'exprime en chantant et en utilisant des instruments de musique compliqués, correspondant à l'humeur et le rang sociétal de chacun.
J'étais bluffée ! ...impressionnée par une telle imagination fertile !

Mais, au final, c'est la nouvelle "Personnes déplacées" à qui j'ai donné ma préférence.
Ça commence au lendemain de la 2ème guerre mondiale en Autriche, quand d'une faille Alpine sortent des êtres nus et blafards... par dizaines... par centaines... par milliers... et qui se posent là !... dans une vallée perdue, non loin d'Innsbruck. Oui, mais il va falloir s'en occuper : les nourrir, les habiller, les abriter, les déplacer...
Et on assiste dans cette histoire, essentiellement composée d'extraits d'articles journalistiques, rapports et discours politiques, à un ballet de Ping-pong dans lequel chaque gouvernement retourne le boulet à un autre.
L'élément de science-fiction dans cette satire, écrit en 1953 (!) se cantonne dans l'énoncé : "et SI un jour...", or, il n'a aujourd'hui plus rien de science-fictif... n'est-ce-pas ?


Challenge Jack Vance 1
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