AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


C'est par inadvertance que je me suis retrouvé à débuter par la fin du cycle. Qu'importe puisque que l'auteur résume tout ce qu'il faut savoir dans ses prolégomènes. Mais force est de constater que ce livre accuse carrément son âge alors qu'il ne date que de 1992. Ce n'était pas terrible du tout alors que je me faisais une joie de retrouver Jack Vance.
On commence par un débat politique entre aristo conservateurs chartistes (UMP ?) et bobos progressistes VPL (PS ?) au sujet d'écologie et des conditions de vie des indigènes (anciens humains surnuméraires de la station d'observation condamnés à l'exile et retournés au niveau technologique des peuples premiers, qui ici rassemblement furieusement aux Afro-Américains voire aux Africains tout court tant cela fleure bon le paternaliste colonial. Paternalisme colonial bien hypocrite comme le prouvera toute la suite du roman).

Entre roman policier et roman d'espionnage tout s'enchaîne comme dans un pulp old school avec ses péripéties qui mènent à d'autres péripéties. Il ne faut pas trop rechercher de cohérence à l'ensemble et donc la suspension d'incrédulité est requise. La résolution des intrigues est plutôt brouillonne et pas satisfaisante pour les Yips qui se retrouve finalement les dupes des 2 camps. Mais la morale est sauve puisque les méchants et surtout les méchantes sont châtiés comme il se doit.
Toutefois le space-opera vintage se transmue ça et là en véritable planet opera dans des passages écologiques, ethnologiques ou sociologiques bien sentis mais trop courts et trop peu nombreux pour tirer l'ensemble vers le haut.

Il faut quand même creuser un point. Oui tout le roman fleure bon au mauvais la condescendance de l'Homme Blanc. Mais Jack Vance brouille les pistes : les chartistes n'en n'ont pas plus à carrer des indigènes Yips que les VPListes. Ces derniers prétendent défendre leurs droits, mais ne parlent que de l'obtention de manoirs cossus occupées par de dociles servantes à la peau ambrée. D'ailleurs ils utilisent les Yips pour leur coup d'Etat mais s'en débarrassent sans vergogne dès que le vent tourne. Pire, ils nient leur condition d'êtres humains lors de leur procès pour sauver leurs petites personnes et leurs petits egos. le passage le plus ambivalent reste celui où un personnage fustige la paresse des indigènes et que l'un d'entre eux lui répond « Si c'est moi le paresseux, pourquoi est-ce moi qui porte vos bagages ? »
Malin comme un singe ce bon vieux Jack Vance
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}