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Critique de BazaR


BazaR
06 septembre 2021
Ce petit roman de Jack Vance – le premier que j'aie lu il y a trrrèès longtemps – a encore su me parler.

Il est peut-être sans prétention du point de vue de l'énigme, mais il représente une apogée de la construction vancienne de civilisations chamarrées. Imaginez-vous : une ronde de quatre soleils de couleurs différentes qui se tournent autour dans une danse de grande complexité. Accrochée à l'un d'entre eux, la planète Marune voit se multiplier les périodes de luminosités variées selon les soleils visibles : l'aud, l'isp, le rowan rouge ou vert, l'ombre… Et quand ils sont tous cachés : les ténèbres.
Marune possède une espèce « semi » intelligente autochtone, et plusieurs sociétés humaines se sont succédé dans sa colonisation. Les Rhunes sont l'une d'elles : une société vivant dans des châteaux dans les montagnes, très codifiée et cultivée, où montrer ses émotions est honni, où même manger ou boire en public est tabou. Bref la bonne bourgeoisie victorienne puissance trois ou quatre. le niveau de luminosité solaire a une influence sur les Rhunes, rythmant leurs activités, mais aussi autorisant toutes les avanies, jusqu'au viol ou au meurtre, durant les ténèbres.

Tous ces éléments jouent un rôle dans ce récit qui n'est peut-être pas à la hauteur du décor. L'énigme rappelle le Château de Lord Valentin de Robert Silverberg – quoique le roman de Vance le précède : un homme amnésique recherche son identité. Cette quête le mène sur Marune, chez les Rhunes, où sa présence gêne. Se peut-il que son amnésie ne soit pas accidentelle ?
Pas de grosses scènes d'action. Tout se passe dans les conversations ou le demi-mot, le non-dit et la sournoiserie sont de rigueur. Les émotions sont peut-être encore plus indéchiffrables que d'habitude. Un grand plaisir à lire.
Et puis on a droit à ces scènes de voyage interstellaire exotique très imagées comme « le Dylas Extranuator longea le Pentagramme, contourna le diadème à la pointe de la défense de la Licorne et se posa sur Tsambara ». Musique à mes oreilles.

Seul petit défaut : une fin expédiée en quelques lignes, comme si l'auteur avait manqué de papier. L'histoire aurait mérité mieux. Cependant cela n'altère pas mon plaisir.
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