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Critique de Sharon


Nous sommes ici dans un roman d'atmosphère plutôt que dans un roman policier traditionnel. Certes, toutes les cases sont cochées, nous avons un meurtre, un vol peut-être, et une équipe de policiers, menée par le commissaire Soneri, qui doit trouver l'identité du ou des coupables. Mais ce n'est pas ce qui est le plus important. le tome précédent nous ramenait dans le passé du commissaire, et nous montrait le poids que la corruption pouvait avoir sur un village ordinaire. Ici, nous sommes à Parme, à l'heure de la mondialisation, et la corruption se fait à grande échelle. L'Italie a eu beau organiser l'opération « mains propres », tout n'a pas été éradiqué, il faudrait être bien naïf pour le croire. Et si le commissaire se retrouve « les mains vides », c'est parce qu'il n'a pas les moyens de lutter contre cette pieuvre moderne.

Qui a tué Francesco Galluzzo ? J'ai presque envie de dire qu'à part le commissaire, tout le monde s'en moque, surtout sa famille. Pour sa soeur, son beau-frère, et ses frères, il était la brebis galeuse de la famille. Non seulement il ne parvenait pas à engendrer des bénéfices, pour ne pas dire qu'il était couvert de dettes, mais il avait le très mauvais goût de préférer les hommes aux femmes, faute impardonnable aux yeux des siens – qui détournaient les yeux, d'ailleurs, plutôt que de les fermer.

Qui a vraiment tué Galluzzo ? Est-il mort à cause de Gerlanda, usurier bien connu de la ville, à qui toute personne ne pouvant contacter une banque a eu recours ? Il est presque sympathique – presque, il ne faut pas exagérer – tant il représente une certaine forme d'escroquerie à l'ancienne. Lui aussi sera pris dans le tourbillon de l'enquête – son temps appartient au passé. Galluzzo est-il mort parce que sa famille en avait assez de ses frasques ? L'amour est une denrée rare dans cette famille, qui fait passer le profit avant tout – même les mariages sont avant tout des mariages d'intérêt. L'amour est une denrée rare dans ce roman, où même les personnages qui s'aiment semblent terriblement distants.

Oui, c'est un quatrième volume assez désabusé que nous avons entre les mains. le commissaire est comme étouffé par la chaleur qui ralentit la vie en ce mois d'août, et la pluie, le froid, les bourrasques de vent qui le saisissent dans les dernières pages n'y changeront rien : la justice n'est pas réellement passée.
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