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Critique de JMLire17


Avec " Aux Cinq Rues, Lima ", on peut penser que Mario Vargas Llosa a voulu régler quelques comptes avec celui qui l'a battu aux élections Péruviennes en 1990, le président Fujimori, qui par la suite, sous prétexte de lutter contre l'insurrection armée menée par le " Sentier Lumineux ", a mis en place une dictature. Il montre les collusions entre le pouvoir politique et la presse dans le but de discréditer les opposants, ainsi que la facilité avec laquelle le dit-pouvoir se débarrassait de ceux qui lui désobéissaient, mais également la force de certains journalistes pour résister au régime, et contribuer à le faire tomber. Ce qui surprend dans ce roman, c'est le choix de l'auteur de mettre en scène deux couples de la haute société péruvienne empêtrés dans un scandale sexuel, et pour se faire d'y décrire des scènes sulfureuses de relations libertines. Pendant une partie de la lecture on se demande si le roman est à la hauteur du Prix Nobel qui a couronné l'oeuvre de Mario Vargas Llosa en 2010, puis malgré quelques scènes très sensuelles, on se rend compte que à nouveau cet auteur majeur de la littérature sud-américaine dénonce encore les travers des dictatures qui gangrènaient voire gangrène encore cette région du monde. Enrique Cárdenas est un puissant industriel péruvien, victime d'un chantage de la part du Rolando Garro, le directeur de Strip-tease un journal à sensation qui établit son succès sur le voyeurisme de ses lecteurs, car des photos compromettantes le montre participant à une orgie avec des prostitués. Peu après la publication des photos, un meurtre est commis. Enrique est soupçonné, pour se défendre il sollicite l'aide de son ami avocat Luciano Casasbellas. Pendant que les deux hommes échafaudent sa défense , leurs épouses Marisa et Chabela entretiennent des relations très intimes. Heureusement dans ces histoires scabreuses émerge une femme journaliste Julieta Leguizamón dite La Riquiqui à cause de sa petite taille, c'est elle qui va dénoncer le vrai commanditaire du meurtre. le lecteur est happé par le rythme de l'écriture de Vargas Llosa, déstabilisé souvent, notamment dans le chapitre titré: le tourbillon, car sans transition on passe d'un personnage à l'autre, mais ne parle-t-on pas de tourbillon lorsqu'une personnalité fait l'objet d'un acharnement médiatique. Il excelle dans la création de ses personnages de fiction qu'il agrémente toujours de particularités qui les situent bien et qu'il intègre parfaitement aux personnages existant où ayant existé. Bien qu'il soit très différent de ses précédents livres, tel que " le Héros discret " où le " Rêve du Celte ", j'ai également eu beaucoup de plaisir à lire Aux Cinq Rues, Lima.
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