AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Le_chien_critique


Un détective privé féru des années 1930 comme il se doit, une enquête qui apparait simple, la lune et surtout Sherlock. Voilà le point de départ. Tout cela se passe dans l'univers des Huit Mondes, que l'auteur a développé dans plusieurs romans et nouvelles.

Tout cela se lit avec plaisir, l'humour et la légèreté baigne l'ensemble. Mais une fois la dernière page tournée, j'étais bien en peine de savoir de quoi avait voulu parler l'auteur, si tant est qu'il est voulu parlé d'un sujet précis.

L'enquête est assez linéaire, et on a vite compris les tenants et les aboutissants, elle est surtout présente pour amener à l'histoire d'Irontown et du traumatisme du détective.


Reste surtout une sensation de survol. Je pense qu'il m'a manqué pas mal d'éléments pour profiter pleinement de l'univers. N'ayant jamais lu du Varley, j'ai l'impression - renforcé après lectures du pitch des deux tomes précédents - que pleins de références s'y trouvent. Blues pour Irontown peut se lire de manière indépendante, mais un goût de trop peu demeure.

Autre référence qui m'a fait défaut, c'est la lecture de Robert A.Heinlein. On sent l'hommage aux écrits de l'auteur (les habitants de Heinlein-Ville sont des Heinleinistes, un vaisseau s'appelle le Heinlein). Mais je crois que de nombreux clins d'oeil aux textes d'Heinlein parsèment le texte.

Dans l'avant-propos, John Varley précise :

"Saviez-vous qu'un bon paquet de directeurs littéraires, et même certains auteurs, emploient désormais des gens qu'on appelle des « détecteurs de points délicats » ? Leur travail consiste à lire votre bouquin et à vous prévenir s'il contient quoi que ce soit qui pourrait choquer quelqu'un, quelque part, à quelque moment que ce soit. Si ces lecteurs repèrent dans un roman un élément susceptible d'offusquer un groupe de lecteurs sensibles, l'auteur peut se voir soumis à une pression considérable pour le réécrire ou le retirer.
C'est comme ces « signaux d'alerte » populaires qui infestent les campus d'université de nos jours. Si quelque chose dans un livre est trop terrifiant pour que les gens l'affrontent — des choses effrayantes comme évoquer l'esclavage ou écrire une scène de viol —, certains étudiants exigent à présent qu'on les mette en garde de façon à éviter un ouvrage qui pourrait les troubler.
On m'a encouragé à effectuer quelques changements pour rendre le manuscrit plus politiquement correct. Je ne dis pas qu'il s'agissait de choses énormes. Ce n'était pas le cas. Mais le livre (ou sa traduction) que vous tenez actuellement entre vos mains est l'édition approuvée par l'auteur de ce roman, avec toutes les modifications retirées. Et, chers lecteurs, je peux vous assurer que si vous trouvez dans un de mes romans quelque chose qui vous dérange ou vous effraie… mon but était bien de vous déranger ou de vous effrayer, bordel !"

Au delà de l'aspect aberrant de l'existence de « détecteurs de points délicats », profession dont je ne sais si elle existe en France (mais il existe l'auto-censure, tout aussi efficace), il n'y a rien dans ce roman qui m'a dérangé, ou effrayé. Tout au plus quelques lignes où l'auteur parlent de la peine de mort ou du port d'armes (clin d'eil à Heinlein ?)

Il aborde aussi l'élément le mieux réussi du roman :

"Un mot sur les chiens. J'adore les chiens. J'en ai inclus dans plusieurs de mes histoires, y compris les trois volets de la trilogie du métal. [...] Quand je me suis demandé quelle sorte de chien un détective pourrait posséder, il a tout de suite été évident que ce devait être un limier, un saint-hubert. "

Au vue du nom de mon blog, je ne pouvais être indifférent à cette mise en avant canin.

Car Sherlock est l'un des deux personnages principaux du roman. Et là, l'imaginaire de l'auteur s'en donne à coeur joie. Déjà, il détourne le fameux concept de l'homme augmenté pour le dévoyer en chien augmenté.Ce sont des chiens CCA : des canidés cybernétiquement améliorés.
En outre, les auteurs adorent nous créer des aliens plus vrais que nature, mais oublie que l'autre est parfois juste à côté de nous. Et ici, nous rentrons réellement dans la tête du chien, sa façon de penser, de voir le monde, sa relation avec son maître. C'est très bien réalisé. Et puis le livre se termine par un épidogue ! Cependant, comme mon reproche principal, c'est trop peu utilisé, et de manière un peu trop linéaire dans l'intrigue.

Autre bon point pour moi, le monde cyberpunk hard-boiled. Je ne suis pas trop fan de ce genre et John Varley n'en rajoute pas inutilement, à mon goût. Nous avons ce côté plus dans l'ambiance. Vref, encore une impression, jamais de détails, mais cette fois, cela m'a plu.

Au final, pleins de bonnes idées, j'ai préféré ne pas développé le monde de Luna pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais qui m'ont laissé sur une certaine frustration.
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}