- « Comme s’appelle-t-il ?
- Watson, mentis-je. C’est un Saint-Hubert de pure race. Il a une truffe extrêmement sensible et n’aime pas l’alcool. »Je me suis toujours demandé à quel point ce brave Jack [Daniel’s] pouvait sentir mauvais pour un animal qui trouvait un summum de satisfaction à renifler le rectum d’un autre chien.
Nous ne nous apercevions pas qu’on nous trompait sur la marchandise, en partie au moins parce que nous étions déjà convaincus. Certes, Luna ne subissait aucune attaque, mais c’était au concept de la loi et de l’ordre que nous jurions allégeance.
Vous avez le droit inaliénable de commettre toutes les conneries que vous voulez, tant que ça ne présente aucun danger pour autrui.
Une des maximes non écrites des Heinleinistes dit : « Une société armée est une société polie. » C’est de la connerie. Dans dix mille ans, peut-être, quand tous les excités et les tarés se seront exterminés sans élever de progéniture au sein de leur violence antisociale… mais j’en doute. « Une société armée est une société où beaucoup de gens vont se faire flinguer. » Ce n’est pas encore arrivé, mais ça viendra. Ça viendra.
Pourquoi, allez-vous demander à l'instar de monde, n'avons-nous pas éradiqué le crime et les criminels les inadaptés, les dérangés et les fous ?
Le fait, effrayant, est que nous le pourrions. Il existe des substances qui modifient le cerveau, capables de changer le plus acharné sociopathe en citoyen modèle sage, productif et guilleret - quoique plutôt ennuyeux. Et, bien entendu si quelqu'un s'obstine dans une démarche psychotique qui met en danger les membres pacifiques de la population, on peut l'enfermer.
Mais le caractère sacré de l'esprit demeure une des pierres angulaires de la civilisation que nous avons tant bataillé pour instaurer, après l'Invasion. A moins que quelqu'un ne réclame de l'assistance, qu'il ou elle tienne réellement à ce qu'on lui plante une cuillère dans le cervelet, et qu'on s'en serve afin de battre l'ensemble et d'obtenir une consistance plus courante, la société n'a aucune légitimité à intervenir.
Vous avez le droit inaliénable de commettre toutes les conneries que vous voulez, tant que ça ne présente aucun danger pour autrui.
En allant à Irontown, j'en commettais une belle, sans aucun doute.
À un stade de l’histoire humaine situé entre la découverte du feu et l’invention de la crème glacée — le plus grand moment de l’humanité jusqu’ici — , se faire dévorer par des animaux a cessé d’être un événement quotidien dont on s’inquiétait.
La mafia charonaise était composée de légendaires pirates, assassins, bourreaux et, dans l’ensemble, plutôt de sales types. On racontait qu’ils mangeaient leurs enfants, manquaient de respect à leurs mères, mâchonnaient des plaques d’acier et recrachaient des boulons, flanquaient des coups de pied aux petits chiens et ne tiraient pas la chasse d’eau après avoir fait caca.
Bon, d’accord, je prends ça à la blague, sans doute parce qu’une plaisanterie aide à tenir à distance la réalité de ce qu’ils sont. C’est comme siffloter en longeant un cimetière, comme disait une vieille expression.
Je ne sais pas pourquoi les humains ont tant de mots qu’ils ne peuvent pas tous comprendre. J’ai pensé que je devrais y réfléchir un peu plus, mais j’ai ensuite décidé que je m’en foutais complètement, en fait.