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Critique de Charybde2


Une belle réussite dans la veine du "Journal intime d'un marchand de canons"...

Après son remarqué « Journal intime d'un marchand de canons » en 2009, Philippe Vasset publiait en cet automne 2010 ce « Journal intime d'une prédatrice ».

Sur un postulat amusant et « réaliste » (la création d'un fonds d'investissement dédié aux ressources « libérées » en Arctique par le réchauffement climatique), le romancier (et par ailleurs rédacteur en chef des lettres confidentielles des milieux du renseignement « Intelligence Online » et « Africa Energy Intelligence ») livre une peinture vivante, féroce, endiablée des milieux et du fonctionnement des grands fonds d'investissement multinationaux, en même temps qu'une étonnante revue de tout ce qui peut « produire du profit » en Arctique, incluant des descriptions et des énumérations que ne renierait pas le Vollmann des « Fusils ».

Après un malicieux exergue : « Il y a là-bas une fortune colossale qui nous attend. Une fortune colossale qui ne m'échappera pas ! » (Hergé, L'étoile mystérieuse, 1947), l'auteur explique dans un bref avant-propos le sens de sa démarche d'écriture : « L'objectif est toujours le même que dans mon précédent roman : décrire les effloraisons incontrôlées de l'économie mondialisée. Pour y parvenir, le livre fait réagir des environnements réels à des précipités de fictions et mêle personnages existants et inventés. Pourquoi un tel dispositif ? Un récit documentaire n'aurait-il pas été préférable si le but est d'exposer des faits ? le recours à la fiction permet de prendre en compte la part fantasmée des échanges réels et de ne pas séparer les actions des individus de la représentation qu'ils s'en font. La série des « Journaux intimes » s'intéresse tout autant à l'imaginaire des agents économiques qu'aux transactions qu'ils mènent et aux bénéfices qu'ils en tirent. »

Une belle réussite, même si le ton et le rythme du récit sont peut-être un peu moins parfaitement au point que dans le « Journal intime d'un marchand de canons ».
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