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Critique de MarianneL


«La glace qui flotte dans vos verres vient de l'Arctique : ce bloc a été détaché d'un iceberg dérivant la semaine dernière en mer de Beaufort, puis acheminé par bateaux jusqu'à New-York.
(Elle s'interrompt, observe l'assistance pour juger l'effet produit et poursuit.)
Mais la fonte des glaces n'a pas pour seul bénéfice de refroidir vos cocktails. Elle peut aussi vous rendre fabuleusement riches, c'est la raison pour laquelle je vous ai conviés ici ce soir.»

La prédatrice est une femme venue de nulle part qui se rêve au sommet : créatrice d'un fond d'investissement, Icecap, celle qu'on surnomme La Reine des glaces veut tirer profit du réchauffement climatique et des ressources naturelles de l'Arctique, pour construire sa fortune, sa puissance et être ainsi l'objet de tous les désirs.

Du tourisme polaire jusqu'aux armements conçus pour les températures extrêmes, la prédatrice fond sur toute opportunité économique en Arctique, nouvel eldorado d'un capitalisme qui s'essouffle, et on n'est ici pas très loin de l'ambiance du ParK (Bruce Bégout).

Comme pour le Journal intime d'un marchand de canons, Philippe Vasset intègre des personnages fictifs dans une réalité très bien documentée. Raconté par un collaborateur toujours dans son ombre, ce journal intime prend par moments des allures de théâtre caricatural, à l'image du fond de teint que La Reine des glaces applique par couches sur son visage pour masquer son vieillissement et ses fragilités. Ce personnage en carton-pâte, qui a égaré en chemin sa part d'humanité, est au final une illustration saisissante d'un capitalisme mondialisé et voyou.
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