Aurore prend le goûter avec Hector, son prince charmant, lorsque soudainement les murs et les plafonds dégoulinent littéralement pour finir par les engloutir. On les retrouve alors, émergeant du cadavre d'une petite fille, sorte de lilliputiens expulsés du corps de Gulliver. Autour d'eux d'autres personnages apparaissent progressivement, sortant tout autant de cette bien étrange matrice. Pleine de bonne volonté, Aurore fera tout pour essayer d'organiser cette nouvelle vie en communauté, comme la distribution des repas, la construction des abris ou l'adaptation dans ce nouveau milieu inhospitalier. Aurore va-t-elle résister à cette nouvelle vie?
A l'instar de son titre,
Jolies ténèbres est un album paradoxal.
Sous ses faux airs de conte de fée à la Alice au pays des merveilles, cet album est à la fois déroutant, intrigant et singulier.
Ceci pourrait ressembler de prime abord à un conte de fées grâce aux dessins: des cadres subtilement choisis, des planches pleine-page de toute beauté, des couleurs tendres, vivantes et douces, avec dès les premières pages des couleurs telles que le rose, le mauve et le blanc qui dominent. le trait est fin, très expressif et enfantin.
Mais, au fil des pages, on se rend compte que l'on s'en éloigne. Mélangeant candeur et cruauté, rêve et cauchemar, l'auteur fait la part belle à la méchanceté et à la violence, le plus souvent gratuite.
Telle est finalement la force de cet album impressionnant: un scénario en totale contradiction avec les dessins et qui ne peut laisser indifférent.
Jolies Ténèbres, tout comme
Lehane, elles m'ont pris la main...
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