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Critique de Yvan_T


Ce neuvième tome de la série « Seuls » clôt le deuxième cycle de cette saga qui a été primée à de nombreuses reprises, notamment à Angoulême

"Seuls" est également devenu la série préférée de ma fille. Logique me direz-vous, sauf que quelques année auparavant, elle avait dit à Bruno Gazotti qu'il ne savait pas dessiner. L'anecdote se déroule 12 mars 2006, lorsque je décide d'emmener ma fille, alors âgée de quatre ans, à la dédicace du premier tome, organisée par l'ami Reynold dans une librairie bruxelloise. Comme il y a quelques personnes devant nous et que ma fille commence à s'impatienter, je lui dis qu'elle peut déjà s'avancer jusqu'à la table pour regarder le monsieur dessiner. Après quelques minutes de contemplation silencieuse, elle se retourne subitement vers moi et crie à travers tout le magasin « Il est pas beau le dessin hein papa ! Il dessine pas bien le monsieur ! ». Apparemment, en regardant Bruno Gazzotti dessiner à l'envers, elle a eu du mal à reconnaître son talent. Heureusement, le sympathique dessinateur ne lui en a pas tenu rigueur et lui a dessiné un bel Yvan (forcément). Sept ans plus tard elle lit la série et devient totalement fan ! C'est marrant car, en tant qu'adulte très cartésien, je me pose évidemment de nombreuses questions quant à l'accumulation de pistes non résolues lors de la lecture de cette série, mais ma fille se pose beaucoup moins de questions, prend les choses comme elles viennent et se délecte de chaque nouveau rebondissement jusqu'au cliffhanger final qui lui a fait refermer l'album en disant : « woaw, c'est génial, je veux connaître la suite ! ».

Il faut bien avouer que ce récit qui invite à suivre 5 enfants (Camille, Leïla, Terry, Yvan et Dodji) âgés de cinq à douze ans, d'origines et de conditions sociales différentes, livrés à eux-mêmes dans un univers dont les adultes ont inexplicablement disparu, est particulièrement accrocheur. Un peu dans la lignée du concept des feuilletons TV comme «Lost» on se retrouve en face d'un phénomène, disons paranormal, qu'un groupe hétérogène va essayer d'élucider tout en essayant de survivre.

À l'issue d'un premier cycle de cinq albums, les cinq héros comprennent qu'ils ne sont plus de ce monde et qu'ils errent dans les limbes en compagnie d'autres enfants décédés. Grâce à leur victoire dans les arènes lors du tome précédent, Dodji, Leïla, Yvan et Terry peuvent quitter Néo-Salem, tandis que Camille reste en ville pour surveiller Saul. Craignant d'être l'Enfant-Minuit, l'élu du Mal, Dodji se rend dans les montagnes en quête de réponses, abandonnant ses amis dans un chalet qui est très vite pris d'assaut par la milice d'Achille...

Au fil des tomes, le duo Vehlmann/Gazzotti, déjà auteur de l'excellent one-shot "Des Lendemains sans Nuage", a donc tendance à disperser le groupe de héros, proposant ainsi plusieurs trames en parallèle. À l'aide d'une narration impeccable, Fabien Vehlmann installe non seulement une ambiance d'angoisse et de mystère, mais il propose surtout une aventure prenante. S'il enveloppe l'ensemble d'une bonne dose d'angoisse, il parsème également son suspens de fraicheur et d'humour... mélange qui fonctionne à merveille.

Si le tome précédent invitait à découvrir l'organisation sociale et politique de la citée de Néo-Salem, tout en distillant quelques informations sur les « 7 familles », les révélations vont également bon train lors de cette fin de cycle. Fabien Vehlmann en garde évidemment un peu sous la main et entretient le mystère des limbes afin d'avoir encore suffisamment de matière pour nous tenir en haleine lors du troisième cycle.

Visuellement, le dessin assez rond et légèrement caricatural de Bruno Gazzotti est d'une grande lisibilité et donc très adapté à un public plus jeune. La mise en couleur sied également très bien à ce monde peuplé d'enfants attachants à la bouille bien sympathique. Mais attention, cette série n'est pas aussi gentillette qu'elle n'en à l'air, comme en témoigne le sort réservé à Camille, sans même parler du fait que ces enfants errent dans les limbes.

Si votre enfant a entre 10 et 15 ans, il va adorer cette saga !
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