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Critique de Erik35


Erik35
04 décembre 2017
VOUS Z'AVEZ DIT VEZU ?

Et c'est reparti pour un tour ! Nos deux jeunes apprentis héros - Faust d'Ortograf et van d'Âpretagne (sic !) - ont un peu grandi, un peu mûri après avoir vécu des péripéties du "Tonnerre de Brest" (titre du premier album), or Van, héritier légitime du trône mais pas forcément le plus doué pour la place, semble s'être fait coiffé au poteau par sa sœur aînée, engagée dans une alliance profonde et durable avec les anciens ennemis de l'Empire d'Enbâs en concrétisant ce rapprochement par son propre mariage avec l'un des princes de cet état. Pire : van est désormais banni ! Mais la "oma", une antique drôlesse fantastique, reine des petits korrils (des espèces de piafs plus ou moins magiques), est là qui lui vient en aide dans une forme d'alliance entre un héros humain et le panthéon local, comme chaque fois que les croyances dans les anciens dieux vacillent. C'est plus que jamais le cas avec cette irruption de la religion de Vézu, ce dieu unique vénéré par les gens d'Enbâs...

Nos deux compères vont ainsi devoir se rendre au cœur de cet Empire tant haït par Van, en la ville sainte de Vézuzalem plus précisément. Là, il vont croiser un prêtre gentiment frappé (ressemblant très étrangement à Dominique Besnehard, jusqu'au zozotement, lié ici à la transformation de tous les "J" en "Z", pour la bénédiction de Vézu et le bonheur de nos zygomatiques...) mais à la conscience visiblement pas si claire que cela... Cependant celui-ci, le Père Jean de Niffieux, va tout de même permettre aux deux amis d'avancer dans leur recherche de la "sève du monde" qu'ils doivent retrouver pour la Oma.
Il va aussi leur faire rencontrer, à son corps très défendant, une jeune de femme au fort caractère, aussi prompte à accorder un baiser qu'une bonne bourrade.

Hélas (façon de parler), rien ne se passe jamais comme on le voudrait dans les Royaumes de la fantasy médiévale d'humour, surtout lorsque la magie s'en mêle et même s'emmêle au point de faire de vous des ennemis numéro Un. La mésaventure permettra d'ailleurs de rencontrer, enfin, un vrai méchant : sans cœur, intelligent, vicieux, sadique, prêt à tout pour le pouvoir, le jeune Manaël, le propre fils d'un des trois Roi-Saint de l'Empire (et dont la ressemblance ainsi que la pourpre vestimentaire font assez subitement songer à certain cardinal Mazarin de l'histoire). Il ne cessera de poursuivre les désormais quatre larrons (parmi lesquels on ne peut pas dire que c'est toujours la franche entente), jusqu'au haut-lieu de la connaissance sainte de tout l'Empire : La Cathédrale du Sacré du Savoir. Où l'on apprendra qu'il n'est pas forcément bon d'y être tout feu, tout flamme...

Encore plus échevelée que la précédente tomaison, cette "Étincelle du savoir" répond assez bien aux engagements pris précédemment. L'arrivée de trois nouveaux personnages, secondaires mais indispensables, donne du corps à l'ensemble, lui permet une plus grande cohérence et des rebondissements moins répétitifs. Ici, c'est le fait religieux qui en prend pour son grade (ses intérêts de pouvoir, ses hypocrisies, ses zélateurs et ses illuminés), toute ressemblance avec une église trouvant sa source dans des textes datant de deux mille ans ne serait pas forcément très fortuite... Oui, c'est facile, mais cela fait tellement plaisir !

A condition, toujours, d'apprécier un humour en mode "Arleston mon amour", le résultat fait très souvent sourire et même pouffer, sans éprouver le moindre temps d'ennui dans le déroulé d'un scénario tenu de main de maîtres par l'équipe Luc Venries et Yoann Courric et d'un dessin plus mature (les personnages sont, globalement, bien mieux fixés, moins assujetti à un vocabulaire manga contre-productif ici), moins dispersé (beaucoup moins et à plus juste escient), mais toujours aussi expressif de Noë Monin, qui se permet, plus encore que dans le précédent, des notes d'humour grassouillet à tendance involontairement naturiste qui ne plairont sans doute pas à tout le monde mais qui ancre, définitivement, cette série dans un cycle détonnant de fantasy humoristique et décalée.

Après un second volet aussi endiablé, enthousiaste et rondement mené, on est en droit d'espérer un final absolument explosif ! Rendez-vous à l'orée 2019, semble-t-il. Vivement !
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