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Citations sur James Ensor (22)

C’est, du reste, le propre des œuvres vraiment fortes d’étonner à leur apparition par leur soi-disant audace et de s’imposer après quelques années par leur absolue convenance. Elles déroutent d’abord, elles ameutent et révolutionnent. Mais, le jour qu’elles entrent dans les musées et qu’elles voisinent avec les pages solennelles des maîtres et se trouvent enfin chez elles, en lieu sûr, dans la compagnie qui leur convient, on est surpris, chaque fois, de les voir très simplement continuer et rajeunir l’histoire de la beauté.
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Si James Ensor rappelle quelque peintre, c’est parmi ses cadets, parmi ceux qui innovent et préparent l’avenir et non point parmi ses aînés qu’il le faut chercher. Il n’est pas de ceux qui imitent ; il est de ceux qui découvrent. Il est plutôt d’accord avec ceux qui viennent, qu’avec ceux qui sont venus.
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L’aptitude en art n’est jamais un acquis, mais un don. Elle est subconsciente et sourde. Celui qui naît sans qu’elle habite en lui à l’instant même qu’il voit, entend, flaire, goûte et touche, ne sera jamais un artiste authentique. Aucune étude ne la lui apportera.
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James Ensor, lui, n’est purement qu’un peintre. Il voir d’abord, il combine, arrange, réfléchit et pense après. Il ne doit rien ou presque rien aux maîtres du passé. Certes, sa mise en page le préoccupe, mais ses compositions évitent de rappeler celles que les musées enseignent.
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Manet reste, somme toute, un peintre de tradition et d’enseignement. Les Espagnols l’ont formé : Velasquez et surtout Goya. Le jour que son Olympia fit son entrée au Louvre, elle se plaça, naturellement, en son milieu. La rampe l’attendait. Elle voisina, sans déchoir, avec les toiles d’Ingres et de Delacroix. Sa victoire fut même trop belle : l’Odalisque du vieil Ingres se sentit atteinte dans son rayonnement de chef-d’œuvre soi-disant parfait. Jamais elle n’apparut plus sèche, plus figée ni plus froide.


James Ensor est plus purement un peintre que Manet, mais ce dernier est évidemment un maître et un artiste d’une plus large et plus souveraine envergure. Il est un chef d’école magnifique, définitif et complet. Il commande à un des carrefours de l’art où les routes bifurquent et gagnent des contrées vierges et inconnues.
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Le rire et le sarcasme étaient exigés comme un gage d’honnêteté bourgeoise et de bon goût provincial.
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A toutes les périodes de l’histoire, ces influences de peuple à peuple et d’école à école se sont produites. Jadis l’Italie dominait profondément les Floris, les Vaenius et les De Vos. Tous pourtant ont trouvé place chez nous dans notre école septentrionale. Plus tard Pierre Paul Rubens s’en fut à son tour là-bas ; il revint italianisé mais ce fut pour renouveler tout l’art flamand.
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L’histoire de l’impressionnisme ne fut tentée, pourrait-on dire, qu’au point de vue parisien. Les marchands s’y sont intéressés plus encore que les critique. Les dithyrambes ont monté d’après les prix de vente. On put croire, à tel instant, qu’une toile était moins une œuvre d’art, qu’une valeur financière. Degas, Renoir, Monet, Cézanne et Sisley avaient leurs courtiers comme le sucre, le café, la margarine et le cacao. Tout peintre étranger admis à la côte parisienne devenait peintre et maître à son tour.
On ne le jugeait plus d’après ses origines, mais d’après les qualités qui l’apparentaient aux maîtres français. Ainsi faussait-on maint jugement.
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La musique autant que la littérature lui sert donc à des manifestations irritées tout autant que certains dessins et certaines caricatures. Quand sa sensibilité est trop foulée et comprimée par l’hostile ambiance elles lui sont comme deux soupapes qu’il ouvre tout à coup et par lesquelles il se libère de sa mauvaise humeur.
Mais quelquefois aussi elles lui apparaissent comme de réelles expressions d’art, surtout la musique, qu’il aime et cultive, avec délices et pour laquelle, me dit-on, il se sent né tout autant ou peut-être plus encore que pour la peinture.
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Ensor écrit assez volontiers. On sait que la plume est entre ses mains une arme –certes contourne, fantasque, chimérique – mais qu’elle est toutefois aiguë et pointée comme un couteau et qu’elle blesse souvent. … Lui, dès son geste fait, redoute qu’on se fâche, s’excuse presque d’avoir aussi abondamment garni sa pelotte, d’avoir effilé trop vivement ses pointes, mais quoiqu’il en ait, il n’a pu s’empêcher de la lancer. Sa phrase est surabondante d’adjectifs pittoresques et cocasses, de substantifs soudains et inventés ; elle est folle, amusante, superlificoquentieuse ; elle écume et bouillonne ; elle monte et s’écroule en cataracte.
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