"
Les Campagnes hallucinées" et "
Les Villes tentaculaires" d'
Emile Verhaeren
Verhaeren est un poète flamand qui, comme son ami
Georges Rodenbach, écrivait en français. Publiés respectivement en 1893 et 1895, ces deux recueils de poèmes évoquent les terribles bouleversements de la fin de siècle. Dans "les Campagnes hallucinée", Verhaeren s'inspire des paysages mornes de sa Flandre natale, observe les miséreux qui travaillent la terre et peu à peu l'abandonnent pour les villes. Parfois, il parvient à évoquer leur funeste destin à partir d'un simple outil "la bêche". le recueil est ponctué de sept "chansons des fous", des intermèdes macabres et grotesques. Quant aux vers des "Villes tentaculaires", dans un même mouvement, ils brossent les atmosphères nocturnes et inquiétantes des ports, des étals, des usines et des quartiers ouvriers. Il s'agit peut-être du témoignage à la fois le plus effroyable et le plus beau sur la révolution industrielle. La poésie de Verhaeren accessible, frissonnante et si riche, si musicale, aux images saisissantes.
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