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EAN : 978B005R8ZINY
(30/09/2011)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Ce livre est une oeuvre du domaine public éditée au format numérique par Norph-Nop. L'achat de l'édition Kindle inclut le téléchargement via un réseau sans fil sur votre liseuse et vos applications de lecture Kindle.
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Le crapaud noir sur le sol blanc
Me fixe indubitablement
Avec des yeux plus grands que n’est grande sa tête ;
Ce sont les yeux qu’on m’a volés
Quand mes regards s’en sont allés,
Un soir, que je tournai la tête.

Mon frère ? — il est quelqu’un qui ment,
Avec de la farine entre ses dents ;
C’est lui, jambes et bras en croix,
Qui tourne au loin, là-bas,
Qui tourne au vent,
Sur ce moulin de bois.

Et celui-ci, c’est mon cousin
Qui fut curé et but si fort du vin
Que le soleil en devint rouge ;
J’ai su qu’il habitait un bouge,
Avec des morts, dans ses armoires.

Car nous avons pour génitoires
Deux cailloux
Et pour monnaie un sac de poux
Nous, les trois fous,
Qui épousons, au clair de lune,
Trois folles dames sur la dune.



Chanson de fou
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Le Départ



extrait 3

Les mères traînent à leurs jupes
Leur trousseau long d’enfants bêlants,
Trinqueballés, trinqueballants ;
Les yeux clignants des vieux s’occupent
À refixer, une dernière fois,
Leur coin de terre morne et grise,
Où mord l’averse, où mord la bise,
Où mord le froid.
Suivent les gars des bordes,
Les bras maigres comme des cordes,
Sans plus d’orgueil, sans même plus
Le moindre élan vers les temps révolus
Et le bonheur des autrefois,
Sans plus la force en leurs dix doigts
De se serrer en poings contre le sort
Et la colère de la mort.

Les gens des champs, les gens d’ici
Ont du malheur à l’infini.
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LE FLÉAU

La Mort a bu du sang
Au cabaret des Trois Cercueils.

La Mort a mis sur le comptoir
Un écu noir,
« C’est pour les cierges et pour les deuils. »

Des gens s’en sont allés
Tout lentement
Chercher le sacrement.

On a vu cheminer le prêtre

Et les enfants de chœur,
Vers les maisons de l’affre et du malheur
Dont on fermait les tragiques fenêtres.

La Mort a bu du sang.
Elle en est soûle.

« Notre Mère la Mort, pitié ! pitié !
Ne bois ton verre qu’à moitié,
Notre Mère la Mort, c’est nous les mères.
C’est nous les vieilles à manteaux,
Avec leurs cœurs en ex-votos,
Qui marmonnons du désespoir
En chapelets interminables ;
Notre Mère de la Mort et du soir,
C’est nous les béquillantes et minables
Vieilles, tannées
Par la douleur et les années :
Nos corps sont prêts pour tes tombeaux,
Nos seins sont prêts pour tes couteaux. »

— La Mort, dites, les bonnes gens,

La Mort est soûle :
Sa tête oscille et roule
Comme une boule.

La Mort a bu du sang
Comme un vin frais et bienfaisant ;
Il coule doux aux joints de la cuirasse
De sa carcasse.
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Le Départ



extrait 4

Les gens d’ici
Ont du malheur – et sont soumis.



Et les troupeaux rêches et maigres,
Par les chemins râpés et par les sablons aigres,
Également sont les chassés,
Aux coups de fouet inépuisés.
Des famines qui exterminent :
Moutons dont la fatigue à tout caillou ricoche,
Bœufs qui meuglent vers la mort proche,
Vaches lentes et lourdes
Aux pis vides comme des gourdes.
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Le Départ



extrait 5

Ainsi s’en vont bêtes et gens d’ici,
Par le chemin de ronde
Qui fait dans la détresse et dans la nuit,
Immensément, le tour du monde,
Venant, dites, de quels lointains,
Par à travers les vieux destins,
Passant les bourgs et les bruyères,
Avec, pour seul repos, l’herbe des cimetières,
Allant, roulant, faisant des nœuds
De chemins noirs et tortueux,
Hiver, automne, été, printemps,
Toujours lassés, toujours partant
De l’infini pour l’infini.
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