Il ne s'agit pas ici d'un ouvrage sur la crise les gilets jaunes, mais plutôt d'une analyse de quels événements, de quelle situation, de quelles impasses, elle est le dénouement.
Pierre Vermeren nous expose ici comment, en une quarantaine d'années environ, nous sommes passés d'une économie productive, c'est-à-dire basée pour l'essentiel sur la production de biens matériels, industriels, agricoles, miniers,… à une économie tertiarisée (et en partie mondialisée). Comment, à un moment donné, nos élites pour des raisons idéologiques, économiques, financières ont décrété ce modèle obsolète et organisé la fin de l'industrie, de l'emploi, de l'agriculture, la fin de la classe ouvrière, la fin des campagne, etc. une économie sans production matériel, une « France sans usine », et quelles ont été les conséquences de ces choix en terme de recomposition sociale et territoriale et bien sûr en terme économique.
Cette amputation du capital productif du pays (au profit des sociétés financières disons-le) est pour lui la première des impasses où les dernières générations politiques ont conduit la France, et il cite à cet égard l'étude de
Laurent Izard, dans son livre «
La France vendue à la découpe ».
S'y ajoutent l'endettement, à la hauteur de son PIB « 99% en 2018 » et des dégâts environnementaux et humains catastrophiques pour les générations encours et futures.
Une étude convaincante, qui fourmille de cas concrets et d'exemples dans de très nombreux domaines, navrants hélas, assortie de nombreuses sources intéressantes.