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Citations sur Grand comme le monde (14)

Oser grandir, c'est patienter longtemps sur le bord du chemin et d'un coup se mettre à marcher
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Parce qu'au fond, le Pepo qui dort en chacun de nous, c'est une liberté d'être sans autre loi que la sienne, poussée dans ces retranchements, condamnée à une solitude définitive et même pour ainsi dire, crevant d'aberration, incapable de nouer du solide, du durable ou de rester dans un endroit, au risque de se faire absorber puis d'avoir à partir et désirant dans le même temps qu'une main plus légère et plus forte, une main comme celle d'Isabella, de toutes ces femmes plus grandes que des dieux le sauve, l'élève, lui fasse courir le risque du renoncement, de l'acceptation, des deuils accomplis, des peurs enfin rejetées, repoussées, terrassées. C'est une histoire qui ressemble à la sienne dans toutes les histoires du monde, en train de sécher sur le grand Arbre à Feuilles, qui n'épargne à personne le devoir d'éprouver au moins une fois le silence, la douleur, l'absence, l'impuissance alors même que la force du chaos nous propulse dans l'existence sans autre apparat que notre propre humanité.
Fragile et dérisoire.
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Trois événements majeurs ont tout de même inscrit leur mémoire au-delà du quotidien. Comme des balises sur le chemin, des sortes de signes diront plus tard Carmen et Isabella. Car tout de même, qui peut grandir ainsi, sans jamais tenir la main de personne, juste là, posé au milieu d'eux. Pepo plus sauvage que ne l'était le père. Plus solitaire et taiseux aussi. Présent, serviable, presque docile mais en retrait, à fleur de peau, constamment en alerte, sur le qui-vive. Jamais complètement serein, confiant, joyeux. Sans attachement autre que Rigolo. Sa seule source de chaleur, de souffle, de peau, de caresse, de mains et pattes tendues.
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Le père qui était pourtant le sien n'a jamais permis qu'il l'appelle autrement. Aucun possessif n'était jamais rentré sur leur territoire. Que cette appartenance leste l'enfant d'une insupportable responsabilité ou d'un quelconque devoir pouvait le rendre hargneux. On vient au monde pour expérimenter la vie, Pepo, pas pour porter des fardeaux, encore moins ceux des autres. Ceux qui voudront te faire croire le contraire, fuis-les. Quoi que tu choisisses de faire, ne le fais jamais que par passion, envie, conviction.
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Le père dirait sûrement que Pepo file un mauvais coton. Qu'une journée sans apprendre est une journée perdue. Qu'à ce train-là, il ne grandira jamais. Parce que si tu n'apprends rien, tu ne grandis pas. T'es juste une larve de plus qui se répand à la surface de la terre. Et que s'il continue, il va se fâcher tout rouge. Ah oui, les expressions du père, avoir une peur bleue, broyer du noir, voir la vie en rose, être blanc comme un linge, rire jaune, voir rouge, être vert de rage…
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Douze heures plus tard, Elya regarde dormir Pepo, se demande s'il va se réveiller. Il n'a toujours pas bougé. Elle en est certaine, il a la même position qu'en s'écroulant sur son lit, recroquevillé sur lui, emmitouflé dans son blouson, tout habillé, son sac à dos dans les bras, serré contre lui. Comme un trésor auquel il s'accroche. Ou qu'il protège. Sorte de bouclier qui l'isole des autres, fait rempart.
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Une part de lui sait que tout s’est joué là, qu’il aura beau chercher ailleurs, il ne trouvera pas mieux. Tous les livres, toutes les histoires le disent. À la fin d’une vie, seuls quelques souvenirs subsistent vraiment. Reste en mémoire ce qui a le plus compté, de pire comme de meilleur.
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Il a lu autant qu’il y a eu de jours transformés en semaines, en mois et en années. Dévorant tout ce qui pouvait assouvir sa soif de connaissances et d’émotions, cherchant à satisfaire son besoin d’évasion, de repli intérieur, de barrière mentale. Chaque livre étant comme une nouvelle porte vers la guérison, une marche de plus vers une forme de sérénité et d’acceptation. Tout ce qu’il ne savait pas il l’apprenait, le découvrait, le rêvait dans les yeux de quelqu’un d’autre. Même si certains romans contenaient des litres d’eau salé qui pouvaient à tout moment vous tomber dessus, c’était toujours moins douloureux que vivre un seul jour sans le père. Sauf quand il tombait sur des livres d’histoires. Des vrais. De ceux qui témoignaient à cœur ouvert, blessé, meurtri et à corps déchiré, lapidé, éventré, incinéré, violé, battu, dépossédé. Ceux-là étaient les pires. Le plus souvent, il les évitait. C’était trop d’horreur à imaginer.
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Est-ce qu’une route mène à une autre, toujours, sans s’arrêter, jusqu’au bout du monde ? Ou bien, à un moment donné, tout s’arrête et l’on tombe. Comme dans son cauchemar.
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Chaque guerre a ses victimes. Et ce ne sont jamais les morts - tu penses les pauvres, là où ils sont, ils ont déjà tout oublié - mais ceux qui restent et portent la croix et toutes les réminiscences engrangées sans même s’en apercevoir. Il suffit d’un parfum, d’une couleur, d’un geste et le cœur te recrache tout ce par quoi il est passé. Et ça n’en finit pas de devoir crever toutes ses bulles de bonheur, une à une, il faut encore que passe le temps, qui lui n’est pas pressé. Qui se repaît de souvenances en les déformant. L’idéal n’est jamais loin.
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