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Critique de Yasunari


Je me permets d'écrire ces quelques mots pour apporter des informations de contexte qui permettront aux lecteurs qui le souhaitent de découvrir ou redécouvrir cette oeuvre de Tarjei Vesaas.

kimen (Le germe) a été écrite en Nynorsk en 1940.

Le Nynorsk est la langue "des régions" construite de dialectes régionaux. Minoritaire, elle se juxtapose sans s'opposer au Bokmål, la langue "des livres", issue de l'influence culturelle dominante danoise.

Écrire en Nynorsk pour Vesaas, c'est s'inscrire dans deux grands mouvements issus du 19e siècle : le mouvement d'émancipation national norvégien qui a abouti à l'indépendance de la Norvège en 1905 & le mouvement romantique naturaliste (Kipling, Lagerlof, Kinck ...) très présent dans la littérature scandinave du début du 20e siècle. Cela se traduit notamment par une langue foisonnante, flamboyante, poétique et réaliste dans ses premiers ouvrages.

1940 est l'année d'invasion de la Norvège par l'Allemagne nazie. Elle met fin de manière abrupte à ces deux mouvements et porte avec elle un sentiment confus, diffus de menaces non dites qui s'installe bien plus profondément que les simples incertitudes liées à la guerre ou à l'occupation.

Ce sentiment perdurera au delà de la guerre dans l'oeuvre de Vesaas entrainant un changement de style particulièrement marqué dans kimen (le germe) et Huset i Mørkret (la maison dans les ténèbres), deux oeuvres écrites sous l'occupation.

Tarjei Vesaas écrira dans sa préface à kimen (le germe) que ce changement de style n'était pas prémédité. La guerre l'imposait trouvant l'anxiété générée notamment difficile à verbaliser. Ce texte marque l'entrée de Vesaas dans le symbolisme et le modernisme.

A titre personnel, je trouve fort, beau et particulièrement émouvant de reprendre le livre de job dans ce contexte-là avec cette langue-là.
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