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Critique de LivresdAvril


Merci à L'école des Loisirs de m'avoir permis de découvrir ce roman !
La plume virevoltante de Flore Vesco est toujours à l'origine d'histoires riches à tous points de vue et "De délicieux enfants" ne fait pas exception à la règle.
Comme dans "D'or et d'oreillers", elle joue dès le prologue sur les attentes du lecteur et bouscule les clichés.

Et nous voilà embarqué dans une réécriture du "Petit Poucet". Encore que réécriture soit un terme bien faible pour qualifier la virtuosité avec laquelle Flore Vesco s'empare des thématiques initiales du conte (famille affamée, nombreuse fratrie, forêt inquiétante, enfants abandonnés...) pour y insuffler un message sur la puissance des femmes en usant d'un vocabulaire extraordinaire.

Une famille vivant isolée dans la forêt peine à traverser l'hiver faute de nourriture. Mais l'amour qui lie ses membres empêche d'envisager les extrémités auxquelles cèdent les parents du conte original. Tous les géniteurs n'ayant pas la même grandeur d'âme, voilà que sept garçons abandonnés frappent à la porte de la chaumière. Comment ne pas les accueillir ? Et dans le même temps comment les nourrir alors que les sept enfants de la famille n'ont rien dans le ventre non plus ?

L'arrivée de ces garçons fait entrer la société et ses jugements dans le foyer, et remet en cause l'organisation familiale et les valeurs transmises. Elle agit aussi comme un venin, rompant la belle unité qui liait la famille.
Chaque personnage (ou groupe de personnages) à la possibilité de s'exprimer en s'emparant de la narration des certains chapitres. Ce procédé a pour mérite de valoriser l'amour parental et la difficulté pour le père de voir grandir et changer ses enfants. Des passages que j'ai trouvé très touchants.
Et le lecteur de se rendre compte que le méchant n'est pas toujours celui que l'on croit. Les stéréotypes en prennent pour leur grade !

Sans trop en dire pour ne pas divulgâcher, j'ai adoré ce jeu sur l'identité et toutes les nuances et les variations de vocabulaire qu'il implique. le champ lexical de la chair, l'omniprésence de la couleur rouge (la couverture est magnifique et très bien vue à ce niveau-là) et quelques autres indices installent le lecteur dans une atmosphère étrange et l'invitent à être à l'affut de tout nouvel élément. C'est à la fois subtil et incontournable. Quel talent !

La vision de la famille est tout en nuances, entre volonté d'émancipation, douceur et poids du rôle attiré. J'ai particulièrement aimé les personnages de Tipou et de son père, leur énergie et leur amour l'un pour l'autre.
Je ne saurais que trop recommander ce roman riche et enlevé à tous les amoureux des contes et de la langue. Une nouvelle fois, Flore Vesco invite ses lecteurs à remettre en cause leurs préjugés et modernise une histoire connue de tous, tout en respectant fondamentalement son esprit. Une lecture très stimulante !
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