Les onze nouvelles de jeunesse qui composent
les Fourmis contiennent en germe aussi bien la violence des romans signés
Vernon Sullivan que la fantaisie mélancolique de
l'Ecume des jours. Qu'ils soient soldats, plombiers, chasseurs de timbres figurants de cinéma, leurs héros ont tous en commun leur façon nonchalante de s'opposer à l'hostilité du monde qui les entoure. Car si
Vian évoque tour à tour les boucheries sanglantes des guerres du XXe siècle, l'absurdité de la vie de bureau ou les violences policières, et s'il révèle partout la cruauté, la violence et la stupidité, c'est pour mieux les conjurer par la fertilité de son imaginaire biscornu, la vivacité de sa langue et l'acidité de son humour.
Les Fourmis rappelle ainsi à quel point
Vian reste un écrivain profondément original et subversif, qu'on ne saurait réduire à la simple image de poète lunaire ou de jazzman "snob" et zazou qui lui colle à la peau. ⠀
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