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Critique de mumuboc


Dans Les morts ont tous la même couleur de peau nous faisons la connaissance de Dan, videur dans un bar de New-York. Il est marié à Sheila et a un fils. Dan est blanc mais son grand-père maternel était noir mais cela il ne le dit pas et il n'y pense même pas...... Jusqu'à ce jour son quart de sang noir ne lui a posé aucun problème car il l'a totalement intégré et compris les avantages qu'il pouvait en tirer dans un pays où la couleur de peau fait la différence, où on est souvent jugé (et puni) par rapport à celle-ci. Mais un jour débarque Richard, son frère, qui lui est noir, très noir.....Celui-ci va vouloir le faire chanter en révélant ses origines et le mettant ainsi en danger vis-à-vis de la communauté où il évolue mais aussi le confrontant à lui-même et à ses propres peurs....

Je ne connaissais pas Boris Vian sous ce jour, loin de l'ambiance de l'Ecume des jours. C'est une écriture très sèche, noire et parfois très crue. On suit Dan dans sa plongée en enfer dans sa fuite identitaire, lui qui pensait avoir une vie bien réglée entre sa femme qu'il aime mais qu'il trompe souvent avec des femmes de passage avec des relations à droite et à gauche, le respect qu'il inspire face aux clients et à son patron de par son allure et sa force. Mais peu à peu tout va s'effriter, se désagréger avec l'apparition de ce frère qui porte sur lui tout ce qu'il hait et renie car il en sait les conséquences.

Vernon Sullivan, puisqu'il faut lui garder son nom de plume, nous entraîne dans une spirale infernale dans laquelle son héros va s'engouffrer. Allant de plus en plus loin dans la déchéance, dans le sexe et la violence voulant à tout prix être blanc, être reconnu comme tel, comme celui qu'il a toujours été et effacer toute trace de ces origines qui pourraient lui porter préjudice. Sur fond d'ambiance nocturne new-yorkaise, de jazz, d'alcool, de fumées et d'endroits glauques, l'auteur met en avant l'ambiguïté du jugement quand il est fondé sur les apparences qui réduisent un jugement sur l'humain uniquement sur sa couleur.

Un court roman, noir, très noir mais avec un final plein d'ironie, mettant son héros face à l'absurdité de ses actions, obnubilé par la crainte d'être mis à jour. Ce n'est pas mon domaine de prédilection par rapport à l'univers, l'écriture, mais j'ai trouvé malgré tout que les sentiments exprimés par rapport à la couleur de peau et ce que cela pouvait impliquer dans les années 1940 (et malheureusement encore aujourd'hui) étaient traités de manière originale, décalée et finalement on oscille entre sourire et tristesse. 
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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