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EAN : 9782253141938
155 pages
Le Livre de Poche (01/09/1997)
3.84/5   508 notes
Résumé :
Videur dans une boîte de nuit, Dan ne vit que pour Sheila, sa femme, et l'enfant qu'il a eu avec elle. Un enfant que la société acceptera parce que sa peau est blanche. Dan, lui, est noir, d'origine, sinon de peau... Toute son existence repose sur ce secret.
L'irruption de Richard, son frère, qui menace de tout révéler, en même temps que sa subite attirance pour une prostituée noire, vont bouleverser la vie de Dan. Lui qui, non sans remords, a tant voulu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Après tant de camouflage et de mensonge envers soi-même et envers toute la société, seul le sexe, l'instant lascif ne se laisse pas berner, il fait cracher en pleine figure à Dan sa vraie identité...il n'est qu'un nègre...Il ne fallait pas toucher aux négresses...ça lui fait savoir qu'il n'est pas du tout blanc, et désormais son sexe ne reconnaîtra plus des corps de blanches....
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C'est ma deuxième rencontre avec Boris Vian et celle-ci, bien que déroutante, m'a plue beaucoup plus.

Dan est un noir blanc de peau. Il a toujours nier sa négritude et mit tout en oeuvre pour s'intégrer parmi les blancs.

Un jour, ses certitudes s'écroulent. Son frère, noir de peau, vient le voir et veut le faire chanter…
A partir de là, tout par en cacahuète…

Roman très court et très rythmé, grâce à des chapitres courts, à partir du moment où le frère du personnage principal apparaît.

Malgré tout ce qui se passe, j'ai été touché par le personnage de Dan. On le sent assomé, paniqué par la sensation d'avoir perdu son identité.

J'ai aimé la description de la descente aux enfers de Dan sans pour autant excuser les actes qu'il a pu commettre consciemment ou par accident.

Roman très noir (quand même !!!).
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C'est le 3ème titre de Vian que je lis et je dois reconnaître que je suis toujours autant charmée par son écriture. Cela se lit tout seul comme de la musique, même lorsque le sujet est sombre, ce qui est le cas ici.

Le thème de l'histoire m'a tout de suite rappelé «J'irai cracher sur vos tombes».
On parle ici d'un homme, Dan, ayant des origines noires, mais sa peau est blanche donc personne ne le sait, ni sa femme ni les gens avec qui il travaille, et il tient à garder cela secret, on s'en doute, dans cette Amérique des années 40. Mais son frère, qui lui a la peau plus brune, le retrouve pour lui réclamer de l'argent. Dan se sent alors menacé par ce frère, il faut dire un peu sournois, et des évènements vont s'enchaîner...

Vian dénonce le racisme et ses effets. Il montre surtout à travers ce récit l'indécision de notre personnage Dan qui ne sait plus comment se considérer lui-même. La question identitaire par la couleur de peau le perturbe : doit-il revendiquer ou masquer son origine ? Il évacue son mal-être par le sexe et la violence...

Comme dans «J'irai cracher...», on retrouve donc cette tension haineuse, beaucoup de violence physique et des scènes érotiques tourmentées. Vian l'écrit superbement en donnant des descriptions liées aux sens, des mots simples sur les odeurs, ce qu'il voit ou ressent. Il est fort pour cela Vian, c'est indéniable.

J'ai bien aimé le dénouement car il m'a en partie surprise. L'auteur a ajouté quelques rebondissements qui ont bouleversé l'orientation de l'histoire. du coup, ce n'est pas exactement la fin que j'imaginais et qui se profilait. Et ça j'aime bien... :-)

Un récit court et intense. A lire, de toute évidence...
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WOAH. J'ai failli commencer ma critique de la même manière que l'adaptation BD de 'J'irai cracher sur vos tombes' que j'ai lu durant la semaine. C'est le même "style" : un blanc -au fond un noir- dans une société de ségrégation raciale accrue avec ses idées et son désir d'appartenir à l'un ou l'autre camp. du sexe (beaucoup et tout le temps), de la violence avec un personnage atypique et sociopathe : on comprend bien pourquoi ce cher Boris Vian était censuré dans le temps. Mais qu'est-ce que ça se lit vite et bien ! Je l'ai lu d'une traite cette nuit. Evidemment, ce n'est pas le genre de lecture que j'aurai lu hors du contexte solidaire mais ça m'a permis de découvrir un auteur du classique français.
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Dans Les morts ont tous la même couleur de peau nous faisons la connaissance de Dan, videur dans un bar de New-York. Il est marié à Sheila et a un fils. Dan est blanc mais son grand-père maternel était noir mais cela il ne le dit pas et il n'y pense même pas...... Jusqu'à ce jour son quart de sang noir ne lui a posé aucun problème car il l'a totalement intégré et compris les avantages qu'il pouvait en tirer dans un pays où la couleur de peau fait la différence, où on est souvent jugé (et puni) par rapport à celle-ci. Mais un jour débarque Richard, son frère, qui lui est noir, très noir.....Celui-ci va vouloir le faire chanter en révélant ses origines et le mettant ainsi en danger vis-à-vis de la communauté où il évolue mais aussi le confrontant à lui-même et à ses propres peurs....

Je ne connaissais pas Boris Vian sous ce jour, loin de l'ambiance de l'Ecume des jours. C'est une écriture très sèche, noire et parfois très crue. On suit Dan dans sa plongée en enfer dans sa fuite identitaire, lui qui pensait avoir une vie bien réglée entre sa femme qu'il aime mais qu'il trompe souvent avec des femmes de passage avec des relations à droite et à gauche, le respect qu'il inspire face aux clients et à son patron de par son allure et sa force. Mais peu à peu tout va s'effriter, se désagréger avec l'apparition de ce frère qui porte sur lui tout ce qu'il hait et renie car il en sait les conséquences.

Vernon Sullivan, puisqu'il faut lui garder son nom de plume, nous entraîne dans une spirale infernale dans laquelle son héros va s'engouffrer. Allant de plus en plus loin dans la déchéance, dans le sexe et la violence voulant à tout prix être blanc, être reconnu comme tel, comme celui qu'il a toujours été et effacer toute trace de ces origines qui pourraient lui porter préjudice. Sur fond d'ambiance nocturne new-yorkaise, de jazz, d'alcool, de fumées et d'endroits glauques, l'auteur met en avant l'ambiguïté du jugement quand il est fondé sur les apparences qui réduisent un jugement sur l'humain uniquement sur sa couleur.

Un court roman, noir, très noir mais avec un final plein d'ironie, mettant son héros face à l'absurdité de ses actions, obnubilé par la crainte d'être mis à jour. Ce n'est pas mon domaine de prédilection par rapport à l'univers, l'écriture, mais j'ai trouvé malgré tout que les sentiments exprimés par rapport à la couleur de peau et ce que cela pouvait impliquer dans les années 1940 (et malheureusement encore aujourd'hui) étaient traités de manière originale, décalée et finalement on oscille entre sourire et tristesse. 
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Loin de m’épuiser, ces étreintes brèves avec des femmes qui ne m’aimaient pas, qui ne voyaient en moi que ce que je trouvais moi-même en elles, un partenaire commode et entraîné à l’amour, me donnaient généralement de Sheïla un désir en-core plus accru ; comme si la conscience que j’avais de la maté-rialité pure de leur désir et du mien me faisait me raccrocher avec une intensité plus grande à cette femme que j’aimais de toute mon âme.
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Les femmes aiment peut-être les impuissants. Un homme, un vrai, ça leur fait toujours un peu peur. Elles craignent d’être blessées. Un impuissant, c’est comme une bonne copine.
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À côté, dans la chambre, Sheïla dormait. Je ne m'étais jamais demandé si je la trompais en satisfaisant mes désirs avec les filles de chez Nick, en troussant les professionnelles dans la voiture de leurs clients, au nez et à la barbe de ceux-là. Mais, à ce moment, je sus que je me conduisais mal - et que je faisais une chose impossible à pardonner - car je la trahissais avec mon esprit et mon corps restait insensible au sien.
(chap. VII)
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Elle s’est assise sur les genoux et elle s’est glissée à ma gauche. Elle était ferme comme un quartier de frigo, mais pas la même température.
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Je me retrouvai seul dans la rue luisante de lumière jaune, marchant à côté d’une ombre qui tournait comme l’aiguille des secondes chaque fois que je dépassais un nouveau réverbère.
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Videos de Boris Vian (100) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Boris Vian
Lecture par Judith ChemlaDans le cadre du cycle de lectures « À voix haute », la comédienne Judith Chemla lit des textes de jeunesse de Boris Vian, dont la nouvelle Les Fourmis qui met en scène de manière grinçante le débarquement en Normandie. C'est l'occasion aussi de découvrir un Boris Vian moins connu à travers ses « ballades » et les lettres à sa mère.Lecture enregistrée le 4 mars 2024 à la BnF I Richelieu.
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