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Critique de Irkyno


À quoi reconnaître que je craque littéralement pour un roman ? Réponse : À la vitesse plutôt lente avec laquelle je le lis. C'est simple, à chaque fois que j'en reprends la lecture, je ne cesse de retourner en arrière pour en lire et re-re-re-lire certains passages.
Ce préambule étant fait, je ne remercierai jamais assez Aurore Carmon qui au détour d'une de ses publications nous a présenté le premier roman de Goeffrey Vibrac, « L'affaire du cadavre rouge ». Pourtant, ce n'était pas gagné. En effet, je ne suis pas fan des livres dits régionaux, et j'ai beau être Lorraine, je n'ai jamais mis les pieds à Toul. Je dirais même que quitte à lire un bon polar, je préfère m'expatrier dans les bas-fonds de Paris, Londres, New York ou je ne sais quelle autre ville plus exotique que… euuuh… Toul. Autre point, la couverture qui, soyons francs, est plutôt bof et n'a pas forcément grand-chose pour attirer l'oeil. Ne reste plus que l'histoire en elle-même et là, ça a matché grave entre nous. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : « L'affaire du cadavre rouge » ne va pas révolutionner le genre polar, mais son intrigue si elle est classique et relativement simple est néanmoins solide. D'ailleurs, elle est parvenue à maintenir ma curiosité et surtout mon intérêt jusqu'au dénouement et ce n'est déjà pas si mal. Non, le détail qui fait que j'ai dévoré ce roman se situe ailleurs.
Hé hé ! pour ceux qui me connaissent un peu, vous pouvez deviner où.
Comme je l'ai déjà écrit à maintes reprises, très rares sont les polars à nous présenter des personnages homosexuels, surtout lorsqu'ils sont principaux. Et bien là, Geoffrey Vibrac n'a pas hésité en faisant de son chef du commissariat local, Lionel Norle un gay plus ou moins repenti, plus ou moins dans le placard. Lorsqu'un cadavre est découvert dans sa bonne ville de Toul, le policier ne va pas hésiter à contraindre celui qui fait battre son coeur et qu'il n'a pas revu depuis des années — à savoir le médecin légiste Tim Elias —, à travailler pour lui. Délibérément, je n'irai pas plus loin dans l'histoire entre ces deux-là. Certains diront que l'auteur n'a pas été assez loin, mais personnellement, je trouve que c'est juste parfait : ni trop ni trop peu. C'est certain que si vous êtes habitué à lire des romances policières éditées par les maisons d'édition spécialisées dans le m/m, vous risquez d'être déçus. Personnellement ce ne fut pas mon cas, même si j'eusse aimé que l'auteur nous fasse entrer dans la vie un peu plus privée de ses personnages (attention, je ne veux absolument pas dire dans l'intimité) ; cela lui aurait permis de donner un peu plus d'épaisseur à Lionel, Tim, sans oublier Joyce et Christophe. Mais peut-être que l'auteur nous permettra-t-il de mieux les connaître dans le ou les volumes suivants ?
Si je devais souligner un petit détail : parfois les dialogues manquent un peu de spontanéité en prenant des allures de cours de droit ou de criminologie. Toujours instructifs, certes, mais cela se fait au détriment d'un côté plus naturel.
Autre petit point à souligner, disons un peu plus technique : les pensées d'un personnage qui se perdent au milieu d'un paragraphe alors qu'elles seraient nettement mieux mises en valeur si elles étaient en italique.

Pour conclure : à l'instar du livre de Dominique Sylvain, « Les infidèles », les romans policiers osant la diversité sexuelle avec leurs personnages principaux sont relativement rares, raison de plus pour ne pas se priver. Ça tombe bien, « L'affaire du cadavre rouge » est vraiment un bon polar avec des personnages que l'on a vraiment hâte de retrouver et de mieux connaître. Bonne lecture !

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