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Critique de Bazart


Une des plus grandes joies avec le Festival Quais du Polar c'est qu'il permet de nous faire découvrir des grandes plumes de la littérature mondiale reconnues depuis longtemps mais qui n'avaient pas encore capté notre radar.

C'est le cas de Victor del Arbol, seul auteur espagnol à être présent sur Lyon à partir de vendredi qui visiblement s'est imposé depuis plusieurs romans et notamment "LA TRISTESSE DU SAMOURAI" et la Maison du Chagrin comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.

Ceux -il y a en cependant de moins en moins- qui affirme éhonteusement que le polar n'est pas tout à fait de la vraie littérature comme pourrait l'être la blanche devraient aussi découvrir cet auteur et notamment La tristesse du samouraï., auréolé notamment du Prix du Polar Européen que Quais du Polar et le magazine Point avaient décerné il y a cinq ans pour cette épopée recouvant quarante années d'histoire espagnole ,de la dictature du Caudillo et la division Azul à la tentative de coup d'Etat du 23 février 1981

Les romans de del Arbol, comme leurs titres d'ailleurs l'invitent fortement, distillent une charge poétique indéniable qui ne laisseront pas insensibles les chanceux qui oseront s'y aventurer.

Difficile de résumer l'intrigue de « La veille de presque tout », il y a dans le livre de del Arbol plusieurs histoires en une, et plusieurs époques mélées , avec quand même en démominateur commun et en toile de fond la didacture argentine- au moment de la guerre des Malouines, un peu comme le génial film Dans ses yeux de Juan José Campanella a auquel on pense parfois- dont les effets résonnent durablement dans l'âme et la chair des personnages du livre.

Avec « La veille de presque tout » Victor del Arbol nous offre un nouveau roman qui brasse les influences de la grande littérature blanche , avec des fresques romanesques brassant les lieux et les époques, et celles de la littérature policière avec des personnages et des situations reprenant les codes et caractères du roman noir, les romans de del Arbol étant souvent teintées de noirceur absolue et d'une mélancolie belle à pleurer.

La narration fait sans cesse des allers-retours et construit l'histoire douloureuse de personnages figés dans leur passé mais de façon assez habile pour le lecteur- qui doit toutefois être bien concentré puisse reconstituer les parcours de vie des protagonistes.

Mêlant fort habilement le présent et le passé, et souvent la souffrance intérieure qui anime la majorité des personnages l'auteur parvient à donner à son récit dense et intimiste toute la charge émotionnelle et aussi, comme à son habitude une grande résonance poétique témoignant d'une plume hors du commun..

Plusieurs histoires, plusieurs destins dont les fils et les racines s'entremêlent comme s'entremêlent la mort, la violence , les regrets, et même la folie et le vain retour à la réalité ..On les aime ces personnages torturés, qui ne pensent qu'à la vengeance ou se consument à petit feu...

Víctor del Árbol dévoile progressivement les secrets que ses personnages essaient d'étouffer, les passions qui les étreint et mêle les trajectoires avec une virtuosité époustouflante et dans une langue puissante et poétique.

La Veille de presque tout a reçu le prestigieux prix ­Nadal,- rien à voir avec le tennisman multi vainqueur de Roland Garros, équivalent du Goncourt en Espagne et c'est peu de dire que c'est largement mérité .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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