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EAN : 9782330072667
320 pages
Actes Sud (04/01/2017)
3.6/5   199 notes
Résumé :
L’inspecteur Ibarra a été transféré depuis trois ans dans un commissariat de sa Galice natale après avoir brillamment résolu l’affaire de la petite disparue de Málaga. Le 20 août 2010, 0 h 15, il est appelé par l’hôpital de La Corogne au chevet d’une femme grièvement blessée. Elle ne veut parler qu’à lui. Dans un sombre compte à rebours, le récit des événements qui l’ont conduite à ce triste état fait écho à l’urgence, au pressentiment qu’il pourrait être encore tem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 199 notes
La Corogne, août 2010. Germinal Ibarra, de la fenêtre de son bureau, regarde les étoiles filer dans le ciel. Taciturne, peu bavard, cherchant dorénavant un sens à son travail d'inspecteur, il préfère bosser de nuit. Sa femme, Carmela, lui reproche ses absences, notamment vis-à-vis de leur fils, Samuel, atteint du syndrome de Williams. Depuis 3 ans maintenant, c'est à dire depuis qu'il a retrouvé puis sauvagement assassiné l'homoncule, le violeur et le tueur de la petite Amanda, il erre dans sa propre vie et n'est plus que l'ombre de lui-même. Après un détour au club, il reçoit un appel du commissariat. Une jeune femme, présentant de multiples blessures, vient d'être admise aux urgences et réclame Ibarra à son chevet. Ce dernier aura bien du mal à reconnaître Eva Mahler, riche héritière de l'empire Malher et maman de la petite Amanda...
Trois mois plus tôt, Costa da Morte. À bord de la décapotable de son mari, Paola fuit. C'est dans cette pension, tenue par Dolores, qu'elle s'arrêtera. Loin de chez elle. Réservée, un peu en retrait, elle fera tout de même connaissance avec Mauricio, ce vieux chapelier argentin, et son petit-fils, Daniel...


Víctor del Árbol nous plonge dans un roman choral saisissant où s'entremêlent plusieurs histoires et plusieurs époques. L'on fait ainsi connaissance avec Ibarra, flic de son état, qui navigue entre deux eaux depuis qu'il a tué l'assassin d'Amanda. Un homme fatigué de vivre. Alternant habilement passé et présent, l'auteur tisse au fil des pages une galerie de personnages approfondie. Des personnages tourmentés, rongés, semblant tous porter leurs morts, fuir quelque chose ou avoir des comptes à rendre. Tous cherchant une raison de vivre. de Málaga à Punta Caliente en passant par Buenos Aires, de l'Espagne franquiste à la dictature argentine, l'auteur creuse peu à peu dans leur passé et dévoile petit à petit les actes de chacun mais aussi les liens existant entre eux. L'ambiance, à la fois mélancolique et pesante, accentue toutes ces souffrances et donne vie à ces morts si présents. Un roman dense, fouillé, émouvant et d'une profonde noirceur dans lequel l'auteur aborde différents thèmes tels que l'amour, le remords, la filiation, la vengeance, la vie et la mort mais aussi le poids du passé que chacun porte en soi. de sa plume poétique, noire et riche, Víctor del Árbol nous offre un roman âpre, cru et bouleversant.
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Ceux qui me connaissent un peu et suivent mes chroniques, savent l'enthousiasme quasi fétichiste que je porte à l'auteur catalan (d'adoption je précise) Victor del Arbol. Son dernier roman, Toutes les vagues de l'océan, reste sans conteste une de mes plus belles lectures de 2015. Pour vous dire j'en suis encore toute tourneboulée, 1 an et demi après. Aussi, quand j'appris que son dernier bébé venait de naître, ma pause déjeuner fut consacrée à l'aller-retour illico presto à la Fnac la plus proche ; tant pis pour le repas !

Retrouver l'univers sombre et sans concession de cette Espagne postfranquiste me chamboule. Victor del Arbol et sa galerie de personnages torturés, ambiguës au possible, sans compromis, oscillant entre le bien et le mal sur un fil tendu à l'extrême, le poids du passé en filigrane et qui ô grand jamais, ne laisse les morts et les vivants tranquilles, cet univers provoque à coup sûr un séisme émotionnel en moi.   

En résolvant l'affaire de la disparition d'une enfant trois ans plus tôt, l'inspecteur Ibarra a vendu son âme au diable. C'est désormais un homme aux prises avec ses propres démons, qui tente tant bien que mal de survivre au sein d'un mariage moribond. Ses retrouvailles, dans des circonstances dramatiques, avec la mère de la jeune victime qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, font ressurgir les secrets et les non-dits. Dans leur sillage, un vieux chapelier argentin, une mère de famille portugaise et un jeune homme étrange, constituent le décor d'un drame imminent.

Que pasa, que paso ? No lo se. La magie (si on peut appeler comme ça l'univers de del Arbol) n'a pas opéré, ô misère, ô désespoir ! Je suis passée totalement à côté de ce roman, les pages se succédant rapidement sans marquer mon esprit de leur empreinte. Trop sombre sans doute, moins « habité » très probablement. Serait-ce l'épuisement du filon tant exploité par notre catalan ? J'en ai bien peur. La recette du roman choral imbriquant des destinées poursuivies par le passé, fait chou blanc cette fois-ci. Bien que plus court que les précédents romans, La veille de presque tout m'a semblée plus poussif, plus morne. Et mis à part Ibarra, aucun des protagonistes ne m'a touchée.

Un cru à la limite du beaujolais nouveau, pas assez vieilli en fût de chêne, trop piquant (et là je sens que je vais énerver les amateurs, mais j'assume ;)). Non Victor, je ne suis pas contente ! Mais n'étant point rancunière, y'a quand même de fortes chances pour que j'accoure acheter ton prochain. Mais por favor, pense à innover hein ?  
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Les romans noirs de Victor del Arbol auscultent toujours les mêmes mystères.
Ses personnages sont des fils conducteurs qui relient entre eux des destins brisés. Chacun a sa part d'ombre où les remous du passé s'infiltrent insidieusement.

L'auteur travaille comme un artisan qui engendre ses personnages, leurs passés, leurs caractéristiques, leurs destins et leurs voix.
L'écriture raffinée, aux échappées très poétiques séduit toujours.
Victor passe au crible tous les ressorts qui le meuvent. Et qui très fort, nous émeuvent à notre tour.

Seul bémol : la répétition des thèmes qui lui sont chers dans tous ses romans.
Il faudrait rapidement se renouveler afin d'insuffler au lecteur de nouveaux horizons !!


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Une des plus grandes joies avec le Festival Quais du Polar c'est qu'il permet de nous faire découvrir des grandes plumes de la littérature mondiale reconnues depuis longtemps mais qui n'avaient pas encore capté notre radar.

C'est le cas de Victor del Arbol, seul auteur espagnol à être présent sur Lyon à partir de vendredi qui visiblement s'est imposé depuis plusieurs romans et notamment "LA TRISTESSE DU SAMOURAI" et la Maison du Chagrin comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.

Ceux -il y a en cependant de moins en moins- qui affirme éhonteusement que le polar n'est pas tout à fait de la vraie littérature comme pourrait l'être la blanche devraient aussi découvrir cet auteur et notamment La tristesse du samouraï., auréolé notamment du Prix du Polar Européen que Quais du Polar et le magazine Point avaient décerné il y a cinq ans pour cette épopée recouvant quarante années d'histoire espagnole ,de la dictature du Caudillo et la division Azul à la tentative de coup d'Etat du 23 février 1981

Les romans de del Arbol, comme leurs titres d'ailleurs l'invitent fortement, distillent une charge poétique indéniable qui ne laisseront pas insensibles les chanceux qui oseront s'y aventurer.

Difficile de résumer l'intrigue de « La veille de presque tout », il y a dans le livre de del Arbol plusieurs histoires en une, et plusieurs époques mélées , avec quand même en démominateur commun et en toile de fond la didacture argentine- au moment de la guerre des Malouines, un peu comme le génial film Dans ses yeux de Juan José Campanella a auquel on pense parfois- dont les effets résonnent durablement dans l'âme et la chair des personnages du livre.

Avec « La veille de presque tout » Victor del Arbol nous offre un nouveau roman qui brasse les influences de la grande littérature blanche , avec des fresques romanesques brassant les lieux et les époques, et celles de la littérature policière avec des personnages et des situations reprenant les codes et caractères du roman noir, les romans de del Arbol étant souvent teintées de noirceur absolue et d'une mélancolie belle à pleurer.

La narration fait sans cesse des allers-retours et construit l'histoire douloureuse de personnages figés dans leur passé mais de façon assez habile pour le lecteur- qui doit toutefois être bien concentré puisse reconstituer les parcours de vie des protagonistes.

Mêlant fort habilement le présent et le passé, et souvent la souffrance intérieure qui anime la majorité des personnages l'auteur parvient à donner à son récit dense et intimiste toute la charge émotionnelle et aussi, comme à son habitude une grande résonance poétique témoignant d'une plume hors du commun..

Plusieurs histoires, plusieurs destins dont les fils et les racines s'entremêlent comme s'entremêlent la mort, la violence , les regrets, et même la folie et le vain retour à la réalité ..On les aime ces personnages torturés, qui ne pensent qu'à la vengeance ou se consument à petit feu...

Víctor del Árbol dévoile progressivement les secrets que ses personnages essaient d'étouffer, les passions qui les étreint et mêle les trajectoires avec une virtuosité époustouflante et dans une langue puissante et poétique.

La Veille de presque tout a reçu le prestigieux prix ­Nadal,- rien à voir avec le tennisman multi vainqueur de Roland Garros, équivalent du Goncourt en Espagne et c'est peu de dire que c'est largement mérité .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il y a Paola, Eva, Germinal, Daniel, Julio, Dolores, Martina, Mauricio, Oliverio. Des personnes qui traînent leur part sombre, leurs malheurs, leur solitude, leurs actes violents, la perte d'êtres chers.
Tout ce petit monde va se croiser et faire le point sur sa vie passée, présente et future. Chacun devra assumer ses actes et en payer le prix.
Un roman noir, dur, violent. le livre s'ouvre avec une scène de meurtre sur fond de vengeance assez terrible.
J'ai retrouvé avec plaisir la plume envoutante de Victor DEL ARBOL, ses ambiances sombres, ses personnages écorchés en quête d'une vie différente.
Toujours un très agréable moment de lecture avec un de mes auteurs préférés.
Je vous recommande le superbe roman toutes les vagues de l'océan, que j'ai adoré.
Vivement le prochain.
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critiques presse (6)
Actualitte
12 août 2020
Amateurs de polars, n'ayez aucune crainte : voilà un livre qui mérite toutes les pages qui le composent. Pas de longueur inutile, pas de remplissage, pas de digressions oiseuses plus ou moins bienvenues ! Non : une histoire ficelée superbement du début à la fin.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Actualitte
11 juillet 2017
Ce nouveau roman, La Veille de presque tout, est plus ramassé que les précédents, mais a toujours comme base cette valse des époques que del Árbol manie d’une main de maître.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
07 avril 2017
Le romancier espagnol traque dans le passé de ses personnages la racine de leurs crimes ou de leurs malheurs.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
13 mars 2017
Víctor del Árbol signe un roman magistral par son écriture racée, sa construction brillante, la troublante épaisseur de personnages qui évoluent avec maestria.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
09 mars 2017
Il a été séminariste, policier, garde du corps… Les multiples vies de l’auteur catalan, « écrivain de l’expérience », nourrissent son œuvre sombre. « La Veille de presque tout » n’échappe pas à la règle.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
08 mars 2017
La Veille de presque tout reprend le motif du meurtre originel en déplaçant le point de vue. On peut se libérer du passé sans chercher à l'effacer, laisse entendre Víctor del Arbol.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (89) Voir plus Ajouter une citation
- Quand j'ai commencé la photographie, j'étais beaucoup plus jeune que toi. Je croyais pouvoir faire tout ce qui me passait par la tête. Je ne sais pas, transformer ce que je voyais en un prisme différent. Cacher la laideur ou la mettre en relief, exagérer la beauté, ou l'estomper... n'importe quoi. Mais un jour j'ai cessé d'inventer, et j'ai sondé l'étranger qui était de l'autre côté de l'objectif. Je voulais étudier les gens. Je me demandais si quelqu'un peut être réellement libéré de tout, totalement.
- Et qu'as-tu trouvé ?
(…)
- J'ai découvert que personne n'est totalement libre. Les gens ont cessé de m'intéresser quand je me suis rendu compte que nous ne sommes que des mirages.
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Je crois qu’il veut dire qu’en parlant de certaines choses on ne les rend pas plus réelles. Ce qui est arrivé reste à jamais une parenthèse dans la vie. Il y a un lien entre tout ce qui nous arrive. Entre le passé et le présent. Le présent et le futur. Comme si le temps était une chaîne en boucle… Les heures avançant vers leur fin, qui est aussi leur début.
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Quand ils entrèrent dans la maison, la pluie redoublait. Dolores les reçut, enveloppée dans une aura d’ambiguïté qui caractérisait aussi cette maison. Il n’était pas facile de savoir si cette femme était triste ou simplement lasse, si elle avait fumé ou si elle feignait de flotter dans sa bulle de musique, de lumières tamisées et de livres. Dans la cheminée, une bûche se consumait lentement, brûlant par intermittence, tels les battements d’un cœur en bois.
— La cheminée en juin ? s’étonna le vieil homme.
Elle haussa les épaules.
— Je ne l’ai pas allumée parce que j’avais froid.
Au milieu des braises, une demi-douzaine de mégots et un paquet de cigarettes froissé, et quelques pages que Dolores avait arrachées à un volume de La Montagne magique.
— Aujourd’hui, ces malades et ce sanatorium me sortent par les yeux ! dit-elle quand le vieillard, haussant un sourcil, lui demanda sans le formuler quelles étaient ces pages jetées au feu.
Elle avait une bonne réserve de classiques à brûler en fonction de ses états d’âme. Elle ouvrit une bouteille de blanc d’albariño et remplit deux verres. Daniel alla fureter dans la bibliothèque. Le vieil homme regarda son petit-fils du coin de l’œil, se tourna vers Dolores et leva son verre à mi-hauteur. Ils trinquèrent en silence, avec la pluie en bruit de fond.
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"La seule chose qui dérangeait l'horizon, aussi loin que pouvait porter sa vue, c'était un bouquet de peupliers qui ressemblait à une oasis dans ce désert. A quelques mètres, coulait une tranchée d'irrigation dont le filet d'eau glauque était survolé par une nuée d'insectes. La brise laissait entendre un murmure de vie stérile qui se mêlait au vrombissement des bourdons."
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Il y a une part de pureté et de dépouillement, une chaleur familière de reconnaissance – une sorte de baiser sur la joue -, quand on prononce un prénom.
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Videos de Victor del Arbol (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor del Arbol
À l'occasion du salon du livre de Genève 2019, rencontre avec Víctor del Arbol autour de son ouvrage "Par-delà la pluie" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283734/victor-del-arbol-par-dela-la-pluie
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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