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Citations sur Des hommes sans nom (12)

Pas de doute, Kozel était bien observé. D'où et depuis quand ? Il n'en savait rien, mais cela n'avait pas d'importance. Ne maîtrisant pas les conditions du contact, il devait se laisser faire. C'était le jeu, qu'il aimait, avec son adrénaline et ses pulsations subites.

Un jeu toujours exigeant, parfois froid et cruel, auquel il fallait s'adapter sans tomber dans la routine ni la jubilation sinon, à coup presque sûr, on s'offrait au danger, on commettait l'erreur, on se mettait à la faute. On subissait. Nikolaï n'aimait pas subir. Il prit une cigarette, l'alluma, et se dirigea, dans la pénombre du petit port, vers le phare, sans hâte."
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Nicolas Gogol, le grand auteur ukrainien, dans Les Âmes mortes : « … chaque homme fait, au moins une fois dans sa vie, une rencontre qui éveille en lui des sentiments jusqu’alors inéprouvés. Parmi les chagrins dont notre vie est tissée, luit toujours, à un moment donné, un éclair de joie. »
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Il regarda autour de lui, les gens, le paysage enneigé, les sapins blanchis. Ce qui pourrait définir cet univers physique, ce territoire, ce pays, se dit-il, ce serait une tonalité, une qualité de lumière, une couleur, plus ressentie que réelle : une illumination, intense mais subtile, une noblesse sans afféterie, brute, bienveillante, un air, dans tous les sens du terme, l’atmosphère, le climat affectif… qui lui ferait éprouver par l’âme et par la peau, par le cœur et par les yeux, qu’il était bien d’ici.
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Les djihadistes approchaient lentement, on pouvait les distinguer plus nettement : ils étaient dans un pick-up. Le conducteur, un passager, grands, turbans au vent, armés... Le barbu qui ne conduisaitpas tenait ostensiblement une kalachnikov.
Victoire dit seulement : " C'est moi qui y vais " Elle accompagna ses paroles d'un geste ferme des deux mains, coupant visiblement court à tout débat. Tous la regardèrent, sidérés, mais elle ne leur laissa pas le temps de réagir : elle confia discrètement son téléphone à un des hommes du SA, puis ouvrit sa portière et se dirigea vers le coffre pour saisir le bagage de Nadia. Suleiman suivit. Il attrapa ses propres affaires, tous les deux se dirigèrent vers le véhicule des djihadistes, et ils embarquèrent sans broncher, à l'arrière, côte à côte, comme le couple que dorénavant ils étaient censés être."
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prologue
Périphérie de Mogadiscio, fin de l’année 1992. Une base militaire de l’opération Oryx, où réside un détachement de l’armée française, en soutien à la force de maintien de la paix des Nations unies.
Dans un mirador, trois soldats amollis par la routine surveillent vaguement les alentours.
La nuit tombe, le silence n’est déchiré que par les hurlements de quelques chiens sauvages qui se disputent des déchets putrides. Au coin de la rue, de jeunes Somaliens désœuvrés fument ou mâchent du kat en parlant à voix basse.
Une femme voilée revient de la ville en marchant vite, tête baissée, terrifiée. Les fumeurs de kat l’interpellent, puis, voyant qu’elle accélère le pas, l’encerclent. Ils commencent à jouer avec elle, à la pousser de l’un à l’autre, l’insultent en lui crachant dessus.
Les militaires français fixent la scène sans broncher. L’un d’eux hausse les épaules. Le plus gradé des trois, un sergent, est moins tranquille. Ce qui se déroule là, sous leurs yeux mais à l’extérieur du camp, n’est pas de leur compétence, cependant ils ne peuvent pas rester sans rien faire. D’autant qu’un des agresseurs commence à violenter la femme. Il la gifle, la projette vers l’obscurité, entreprend de lui arracher ses vêtements. Un autre tente de le raisonner, mais le reste du groupe se laisse entraîner dans ce qui constitue vraisemblablement la première activité de leur journée. Ils maintiennent de force leur proie au sol et lui relèvent brutalement ses jupes.
En haut du mirador une discussion est en cours. Deux des soldats, le sous-officier et un jeune, un Maghrébin, veulent intervenir. Le troisième, un grand type un peu maigre, physique d’Européen de l’Est, peut-être originaire du Caucase, refuse dans un premier temps de s’en mêler. Mais leur morale commune, leur esprit de corps, finit par les aligner sur la même position. Ils arment leurs fusils d’assaut. Le grand maigre, du haut du mirador, met en joue les violeurs. Les deux autres descendent précipitamment et se retrouvent, à l’encontre de toute consigne, dehors. Ils se rapprochent de la scène et sont vite repérés par les Somaliens. L’un d’eux, déjà sur la fille, se relève, dégaine son arme et hurle une menace incompréhensible. Les soldats français marquent un temps d’arrêt avant de reprendre leur progression. Maintenant qu’ils sont lancés, rien ne peut les arrêter. Le jeune Somalien armé s’écroule : l’homme du mirador l’a sèchement abattu. Comprenant soudain que la situation a dégénéré, les autres agresseurs s’éloignent de la femme en rajustant leurs vêtements.
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Mais, après quelques pas, Kozel s’arrêta. « J’en ai une dernière…
— Quoi ?
— Une citation d’Hélie.
— Je vous écoute.
— “Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.” »
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On fait ce que l’on peut, on sait que l’on peut… peu, et on sait que sitôt fait ce que l’on a eu à faire, il faudra recommencer.
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Plus les Russes se montraient pressants auprès de la Boîte sur la question Suleiman, plus Suleiman prenait de l’importance aux yeux de la Boîte, et plus Kozel poussait Centaure à travailler sur Suleiman, et plus Centaure poussait Suleiman à être ambitieux… Centaure, Kozel, la Boîte, le gouvernement, les Russes, tous avaient eu, à un moment donné, un intérêt à voir Suleiman devenir le maître terroriste qu’il n’aurait sans doute jamais été sinon.
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Kozel avala cul sec un shot de vodka. « De Suleiman… » Il avait répété le nom du Tchétchène en contenant tant bien que mal son agacement. « Le cas échéant, cela voudrait dire qu’Ahmed serait aussi dans le coup… Impossible, je te dis. J’espère qu’à la Boîte, ils ne sont pas en train d’imaginer dans leurs cerveaux malades que je me suis fait intoxiquer par ma cible et par ma source ? »
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À partir de ce moment-là, tout avait pris une tournure différente : cette lettre d’un des chefs de Daesh en Libye souhaitant faire défection avait donné à Victoire l’ouverture, le coup à jouer que certains agents cherchent parfois pendant des années avant de finir par renoncer. Même si son plan ne suscitait pas encore un grand intérêt autour d’elle, Victoire aimait l’idée de foncer en ne comptant que sur ses propres forces.
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