Huit saisons et des poussières

Je savais depuis longtemps que Séverine Vidal savait manier les mots et raconter les histoires. Cet album romanesque en est une preuve de plus. Avec sobriété et justesse, elle raconte l'histoire de ce jeune garçon qui voit revenir son père après sa déportation. Elle dit combien il est difficile pour l'adulte de reprendre le cours des choses, et comme il est ardu pour le fils de ne pas poser de questions, de rester en retrait de ce drame.

Et puis Vidal dit aussi le quotidien du fils où il n'est pas toujours facile de comprendre les réactions d'autrui (famille incluse) face à ce « fantôme vivant ». On voit dans les yeux de l'enfant tout l'amour dont il est capable, toute la force qu'il veut redonner à son paternel, tout les mots dont il veut combler le silence.

Les illustrations sont délicates. Un trait fin dans lequel les couleurs aquarelles viennent combler les vides. Elles alternent entre de grand format et des petites vignettes, accompagnent le texte, disent un point du vue.

Je regrette juste que le texte n'est pas été un peu plus gros (niveau typologie) surtout que les marges sont franchement large.

Enfin, cela ne gâche en rien ce très très bel album que je vous conseille de lire.
Lien : http://boumabib.fr/2015/10/0..