Des expériences de psychologie montrent que la perception des conduites des bébés par des adultes dépend du sexe annoncé et non du comportement de l'enfant. Les garçons sont vus comme robustes et volontaires; les filles sont décrites comme fines et délicates, alors qu'il s'agit du même bébé, les expérimentateurs ayant maquillé l'identité des enfants en changeant de prénom et de pyjama.
ces différences d’aptitudes, si elles existent à un instant t d’un itinéraire de vie, ne sont pas dues à des différences de capacités cérébrales présentes dès la naissance
l’interaction avec l’environnement est la condition indispensable au développement et au fonctionnement du cerveau
l’être humain est capable de court-circuiter les programmes biologiques instinctifs qui sont régis par les hormones
Prétendre que la testostérone donne aux hommes plus d'appétit sexuel que les femmes, ou encore que la violence résulte de pulsions hormonales irrépressibles, conduit à accepter cette violence comme inéluctable et remettre en cause les lois réprimant le harcèlement sexuel et tout le travail de celles et ceux qui luttent contre les violences faites aux femmes.
La justification par la biologie des comportements des femmes et des hommes dans la vie privée et sociale revient à conforter les préjugés et les stéréotypes sur le "sexe fort" et le "beau sexe", encore nommé "sexe faible". C'est un obstacle majeur à l'évolution des mentalités et à la construction des politiques publiques pour faire progresser l'égalité. Ces questions conduisent inévitablement à s'interroger sur la responsabilité sociale des chercheurs et des médias qui vulgarisent la science pour le grand public.