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Critique de Olivia-A


Une petite ville de Tasmanie, entourée de forêts centenaires, trois étrangers installés là par les hasards de la vie, un quotidien tranquille bercé par les habitudes hebdomadaires. Lorsque Leon prend ses quartiers dans ce petit coin reculé, il espère pouvoir enfin mener la vie paisible dont les tracas familiaux l'ont privé – mais ses rencontres successives avec les habitants du cru vont vite le faire déchanter et le propulser au coeur des secrets bien enfouis de cette ville faussement calme. Violences conjugales, alcoolisme latent, traditions vétustes, déforestation abusive, les causes à défendre ne manquent pas pour l'idéaliste qu'est Leon, prêt à tout pour aider les autres.

Karen Viggers nous immerge ici avec brio dans la richesse naturelle de cette île du bout du monde, la Tasmanie, largement méconnue malgré la densité et la diversité de sa faune et de sa flore. Elle nous donne également une image très réaliste de la vie dans une petite ville là-bas, où l'essentiel de la population dépend de la coupe du bois et se moque pas mal de la préservation des forêts et des espèces en voie de disparition, n'hésitant pas à harceler psychologiquement les « Parkies« , pauvres gardes forestiers ayant le malheur de questionner leur métier ancestral de bûcheron. C'est aussi une petite ville où tout le monde se connait et où chacun sait tout de ses voisins, sans pour autant oser défier les membres établis de cette communauté où l'entre-soi prédomine.

Le thème de la violence domestique domine largement ce roman: la mère de Leon battue par son mari, comme l'épouse de Mooney l'est quotidiennement, les violences verbales subies par Wendy quand son mari boit trop, et surtout le comportement abusif de Kurt avec sa soeur Miki, qu'il maintient en servitude et enferme à double-tour dès qu'il quitte la maison. Cette dernière trouve finalement dans la littérature et l'amitié la force de se libérer du joug de son bourreau, malgré son ignorance du monde. En s'identifiant à Jane Eyre puis en se plongeant dans le Vieil homme et la mer, elle prend conscience de sa condition et de son droit à l'émancipation, toute femme qu'elle est.

Aussi riche que les forêts de Tasmanie qu'il décrit, ce livre est à la fois une invitation à se reconnecter avec la nature qui nous entoure et un voyage dans les coeurs changeants des hommes.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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