AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ladesiderienne


Ma première rencontre avec Karen Viggers s'est faite avec "La Maison des hautes falaises" qui avait pour thème principal la protection des baleines. Ce que j'aime beaucoup chez cette auteure australienne c'est sa façon de nous faire découvrir à chaque fois une facette de son pays puisque dans "Le Murmure du vent", elle se penche sur le sort des kangourous. Certes ses livres sont bâtis sur une intrigue amoureuse mais les qualifier de romans sentimentaux serait beaucoup trop réducteurs. Se servant de cette trame, grâce à une étude précise de ses personnages, de leur vécu, elle nous tisse l'histoire de l'Australie, aussi bien son passé que son présent.

Abby est une future biologiste qui fait une thèse sur le comportement des kangourous. En Australie, c'est un sujet très sensible entre les fermiers favorables à l'élimination de ces animaux qu'ils voient comme des nuisibles et les protecteurs de la faune sauvage. Elle accepte que Cameron, un jeune journaliste qui souhaite écrire un article sur le sujet, l'accompagne dans l'observation de ces marsupiaux. Il tombe rapidement sous le charme d'Abby, mais la jeune femme, empêtrée dans un passé familial douloureux ne souhaite pas s'engager. Lors de ses pérégrinations en montagne, elle fait la connaissance de Daphné, une vieille femme malade qui vient se ressourcer de temps en temps sur les terres qu'elle a exploitées autrefois et dont elle a été expropriée par l'état désireux de faire un parc national. Petit à petit, leurs confidences mutuelles vont aider Abby à avoir enfin confiance en l'avenir.

Dans un décor somptueux, Karen Viggers nous propose une belle histoire d'amitié intergénérationnelle, grâce à un attachement commun à la terre. Dans ses romans, la nature est vraiment un personnage à part entière. En racontant sa vie de labeur, Daphné va nous révéler une partie de l'histoire de l'Australie avec l'arrivée des colons dont elle faisait partie, qui ont pris le terrain aux aborigènes et qui, à leur tour, ont été expropriés par le gouvernement. Abby, elle, mettra plus de temps à se dévoiler et parler de ce passé familial difficile, vécu autour de la bipolarité de sa mère. Orpheline à treize ans, il reste un frein à son engagement d'aujourd'hui.
L'auteure soulève dans ce roman le problème de la surpopulation des kangourous qui menace l'écosystème. Elle nous propose diverses solutions dont la plus cruelle consiste en des abattages organisés, sans prendre parti. Au lecteur de se faire sa propre opinion : le débat est ouvert.

Des thèmes variés comme l'attachement à ses racines, l'influence du vécu personnel, la résilience après le deuil, l'écologie, la communion de l'homme et de la nature. La mise en valeur des sentiments aussi beaux que l'amitié, l'amour, l'attachement familial. Un écriture magnifique qui sait se faire aussi bien poésie que violence. Le tout dans un décor somptueux. Pour moi, le voyage en vaut la chandelle et c'est un 19/20 final. Mon seul regret consiste en un questionnement sans réponse sur l'avenir professionnel d'Abby.
Commenter  J’apprécie          252



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}