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Critique de mosaique92


Il y a trois ans, j'ai discuté avec Karen Viggers lors d'une rencontre organisée par Babelio dans un café littéraire. Cette romancière australienne était en tournée européenne avec son mari (qui était présent) et sa fille. J'avais beaucoup aimé son enthousiasme et sa vivacité (elle parle un excellent français, aidée à l'occasion par un traducteur également présent).
A la suite de cette rencontre, j'avais lu ‘'La Maison des Hautes Falaises'' (traduction en français de son roman ‘'The stranding'') qui venait de paraître en livre de poche. Ce livre m'avait laissé une impression mitigée.

En ces temps de confinement (pandémie Covid-19), j'avais besoin de grands espaces. Quoi de mieux qu'un livre de cette romancière dont les romans ‘'nature writing'' ont pour toile de fond l'Australie profonde ? J'avais justement son 3e roman en stand-by dans ma bibliothèque : ‘'Le murmure du vent'' (VF de ‘'The Grass Castle)… et me voilà au milieu des monts Brindabella, dans un parc naturel à la poursuite des kangourous.

Globalement, ce roman m'a laissé la même impression mitigée qu'après la lecture de ‘'La Maison des Hautes Falaises'' ; pour les mêmes raisons. Karen Viggers est vétérinaire spécialisée dans la faune sauvage et (accessoirement ?) romancière. A mes yeux, cette double casquette nuit à ses romans autant qu'elle leur est utile. Car lorsque la vétérinaire prend le pas sur la romancière, elle ne sait pas s'arrêter : c'était l'épisode de l'échouage d'une baleine dans le roman précédemment lu, c'est l'observation des kangourous et les scènes de leur abattage dans ‘'Le murmure du vent''. De plus, si elle est à l'aise dans tout ce qui se rapporte à la nature, la faune et la biodiversité, elle me paraît beaucoup moins habile pour mener une intrigue amoureuse et pour développer les autres thèmes tels que la spoliation des terres aborigènes par les colons blancs (et le racisme de ces derniers), les traumatismes de l'enfance (Abby, biologiste et personnage principal, a vu périr tragiquement sa mère bipolaire alors qu'elle avait 13 ans) et les traumatismes de ceux qui sont expropriés par l'état.

J'ai bien aimé le côté intergénérationnel : Abby, jeune biologiste, rencontre fortuitement Daphné, octogénaire, ancienne fermière devenue veuve après l'expropriation de sa ferme. La première trouve une remplaçante de sa grand-mère disparue qui l'a tant aidée dans son enfance difficile et la seconde trouve une oreille attentive pour ses interrogations et tous les souvenirs de sa vie dans le bush. Une relation résiliente pour l'une et l'autre.

En résumé : un roman agréable à lire mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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