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Citations sur Le grand cerf-volant : Poèmes, contes et chansons (6)

Le charpentier dit volontiers :
"Rien de niveau sur la planète".
Mais ça reste un métier honnête,
Tu pourrais faire un charpentier

Mais ne fais pas un militaire...
Car ce n'est pas un beau métier
D'aller tuer des charpentiers
De l'autre côté de la terre.
Il vaut mieux perdre la guerre
Que d'aller au pas du pauvre soldat.

Le jardinier dit volontiers :
"Il a fait beau"...d'un jour de pluie.
ça c'est un métier pour la vie !
Tu pourrais faire un jardinier

Mais ne fais pas un militaire...

Le savant dit : "Si vous saviez !...
Si vous saviez mon ignorance
Le métier de la connaissance
Est mal connu et journalier"......

(extrait de la chanson "les beaux métiers")
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L'arbre qui bouge et fait
semblant que c'est le vent.
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LE REVERBERE


Une petite fille qui avait son jardin à elle y avait planté des ampoules électriques dans l'espoir (un bien petit espoir) qu'il y pousserait des fleurs lumineuses ou peut-être, elle ne savait pas trop sous quelle forme, simplement de la lumière. Comme il n'y poussait rien au bout de plusieurs semaines, elle n'insista pas davantage et finit par oublier la chose. Elle avait grandi d'ailleurs pendant ce temps.

Quinze ans après, alors qu'elle arrivait parfois, avec bien des conditions difficiles, à être encore une petite fille, elle se rendit à son ancien jardin.

D'abord elle n'en reconnut rien. Une rue passait par là. Il y avait des maisons plus loin. Ici tout près, à peine un petit coin de parc. Mais à deux pas d'un vieil orme qu'elle avait bien connu, à la place exacte de son jardin, avait poussé très haut et fleurissait pour la nuit toute proche, un réverbère.
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LES GENS DE MON PAYS


Les gens de mon pays
Ce sont gens de paroles
Et gens de causerie
Qui parlent pour s'entendre
Et parlent pour parler
Il faut les écouter
C'est parfois vérité
Et c'est parfois mensonge
Mais la plupart du temps
C'est le bonheur qui dit
Comme il faudrait de temps
Pour saisir le bonheur
A travers la misère
Emmaillée au plaisir
Tant d'en rêver tout haut
Que d'en parler à l'aise

Parlant de mon pays
Je vous entends parler
Et j'en ai danse aux pieds
Et musique aux oreilles
Et du loin au plus loin
De ce neigeux désert
Où vous vous entêtez
A jeter des villages
Je vous répéterai
Vos parlers et vos dires
Vos propos et parlures
Jusqu'à perdre mon nom

O voix tant écoutées
Pour qu'il ne reste plus
De moi-même qu'un peu
De votre écho sonore

Je vous entends jaser
Sur les perrons des portes
Et de chaque côté
Des cléons des clôtures
Je vous entends chanter
Dans ma demi-saison
Votre trop court été
Et mon hiver si longue
Je vous entends rêver
Dans les soirs de doux temps
Il est question de vents
De vente et de gréements
De labours à finir
D'espoirs et de récolte
D'amour et du voisin
Qui veut marier sa fille

Voix noires et voix durcies
D'écorce et de cordage
Voix des pays plain-chant
Et voix des amoureux
Douces voix attendries
Des amours de village
Voix des beaux airs anciens
Dont on s'ennuie en ville
Piailleries d'écoles
Et palabres et sparages
Magasin général
Et restaurant du coin
Les ponts les quais les gares
Tous vos cris maritimes
Atteignent ma fenêtre
Et m'arrachent l'oreille

Est-ce vous que j'appelle
Ou vous qui m'appelez
Langage de mon père
Et patois dix-septième
Vous me faites voyage
Mal et mélancolie
Vous me faites plaisir
Et sagesse et folie
Il n'est coin de la terre
Où je ne vous entende
Il n'est coin de ma vie
A l'abri de vos bruits
Il n'est chanson de moi
Qui ne soit toute faite
Avec vos mots vos pas
Avec votre musique

Je vous entends rêver
Douce comme rivière
Je vous entends claquer
Comme voile du large
Je vous entends gronder
Comme chute en montagne
Je vous entends rouler
Comme baril de poudre
Je vous entends monter
Comme grain de quatre heures
Je vous entends cogner
Comme mer en falaise
Je vous entends passer
Comme glace en débâcle
Je vous entends demain
Parler de liberté
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CHACUN PORTE SON AGE

Cette chanson pour ceux
Que je n'ai pas nommés,
Moi qui croyais nommer
Ton village et ta ville
Ceux qui s'en vont d'un pas
Que l'on dirait docile
En chemin fermé
Les derniers arrivés
Que je ne connais pas
Et que voici chez nous
Pour avoir fui des guerres
Et qui ne disent rien...
Mais qui ne s'en vont guère
Retenant leurs pas
Chacun porte son âge
Sa pierre et ses outils,
Pour bâtir son village
Sa ville et son pays.
Qui chantera les nuits
De la serveuse au bar?
Qui chantera l'ennui
Du client qui s'attarde?
Chacun est le miroir
De l'autre et le regarde
Le temps d'un départ
Qui chantera le jour
Pareil aux autres jours
De ce vieux retraité
Du métro de cinq heures
Qui ressasse au milieu
Des foules qui l'écoeurent
Ses chansons d'amour?
Chacun porte son âge
Sa pierre et ses outils,
Pour bâtir son village
Sa ville et son pays.-Et ceux qui sont ici
Depuis la nuit des temps,
Toujours surpris de voir
Qu'on vende et qu'on achète
Comme peau d'animal
Des morceaux de planète
Avec de l'argent...
Pour obtenir un peu
Ils nous demandent tout
En fuyant sans arrêt
Nos ciments sédentaires
Et mettre un peu leur jeu
Dans l'ennui millénaire
Que hurlaient les loups...
Chacun porte son âge
Sa pierre et ses outils,
Pour bâtir son village
Sa ville et son pays.
Chanter aussi ceux-là
Qui ne m'entendent pas
Et qui n'ont ni mon pas
Ni mes mots, ni mes rêves!
Ceux-là pour qui la vie
Est une courte trêve
Entre deux combats
Chanter enfin pour toi,
Chanter enfin pour vous
Qui choisirez sans fin
La mort ou la survie
De mes mots, de mes pas,
De ce qui nous convie
À rester debout
Chacun porte son âge
Sa pierre et ses outils,
Pour bâtir son village
Sa ville et son pays
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GROS-PIERRE


Quand elle est partie en ville
La trop belle Laurelou
Quand elle est partie en ville
Gros-Pierre est resté chez nous

REFRAIN:
Ti de li dam tidelamdidelou
Ti de li dam tidelam dame lit doux

Il est passé des semaines
Du mauvais temps du temps doux
Il est passé des semaines
À perdre le goût de tout

REFRAIN

Il a reçu une lettre
C'est la belle Laurelou
Il a reçu une lettre
Qui n'en disait pas beaucoup

REFRAIN

Il l'a dit à Charles-Émile
Il passait ses nuits debout
Gros-Pierre est parti en ville
Un soir entre chien et loup

REFRAIN

Quand il eut marché des milles
Quand il eut cherché partout
Quand il eut payé la ville
Est revenu sans le sou

REFRAIN

« C'est pour quand les fiançailles?
C'est-y en ville ou chez nous? »
Quand tout le village raille...
Gros-Pierre attend Laurelou

REFRAIN

Grande visite au village
C'est la belle Laurelou
Qui traverse le village
Au bras d'un amant jaloux

REFRAIN

Ils ont retrouvé Gros-Pierre
Dans le chemin des cailloux
Ont récité les prières
N'attendra plus Laurelou

REFRAIN


Elle... est repartie en ville
Et n'en a rien su du tout
S'en est repartie en ville
On n'en parle plus chez nous

REFRAIN

Est morte seule un novembre
Adieu, belle Laurelou
On a trouvé dans sa chambre
Une lettre et des bijoux

REFRAIN

Tout était pour le Gros-Pierre
«Mille fois pardon pour tout»
Et c'est la sœur à Gros-Pierre
Qui portera les bijoux

REFRAIN

Hier... elle est partie en ville
Un collier de perles au cou
Hier elle est partie en ville
On aurait dit Laurelou

REFRAIN
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