Citations sur Aveu de faiblesses (34)
« Désigner les coupables, c'està-dire? » Alors ma mère m'a répondu que c'était ainsi que la société fonctionnait, et qu'il fallait l'accepter.
Il y a ceux qui ont le pouvoir et l'argent et les autres qui, pour s'occuper l'esprit et ne pas devenir fous, font parfois des bêtises pour se faire remarquer...
Pages 37-38, Le Livre de Poche, 2018.
Ma mère, elle travaille à la Sécurité sociale, elle remplit des feuilles administratives qui parlent de la maladie des autres. Ma mère n'est jamais malade, ou alors elle ne le dit pas. Elle n'est jamais fatiguée, ou alors elle ne le montre pas. Ma mère ne se repose jamais, même pas en vacances. En vacances elle fait la cuisine, elle s'occupe du jardin, elle s'occupe de moi, et surtout, elle fait de la sculpture. Ma mère, elle sculpte des animaux. Des animaux qu'on rencontre dans nos campagnes : des lapins, des souris et des chats. Elle leur met une branche de romarin, ou de tout ce qui pousse dans le jardin, dans la bouche, et ensuite, avec ses sculptures, on beurre nos tartines. Ma mère fait des animaux dans du beurre.
Page 7, Le Livre de Poche, 2018.
Le lendemain, le directeur de la prison m'a convoqué dans son bureau. Il me demande de m'asseoir, il me dit qu'il est content de moi, qu'il sait ce que j'ai subi, et qu'il le regrette, mais que c'est comme ça, que la prison n'est pas faite pour changer les gens, mais pour accélérer leur chute.
Page 153, Le Livre de Poche, 2018.
Quand mon père n'est pas là, c'est qu'il est au bar, avec ses copains. Il cherche l'ivresse pour oublier la grisaille, c'est ce que dit mon père à ma mère, lorsqu’elle lui reproche de faire trop de bruit quand il rentre.
Pages 17-18, Le Livre de Poche, 2018.
Les villas sont toutes équipées de toits brillants qui gardent pour elles les rares efforts du soleil, c'est ce que mon père a expliqué à ma mère : « Ils se croient les patrons partout, même du ciel, ils transforment les rayons du soleil en énergie, comme si le soleil était à eux. » Mon père, il est comme les autres gens du village, il n'aime pas ceux qui ne font pas comme lui, mais il aimerait vivre autrement.
Page 14, Le Livre de Poche, 2018.
On ne grandit jamais seul, Yvan, jamais. On peut jouer un rôle, simuler, faire semblant de ne plus avoir peur, mais grandir c’est autre chose.
"Je sais que si je te laisse me répondre, tu vas me dire que tu n'as tué personne,que tu es là par erreur,et qu'il faut que je te croie.Alors,ne me dis rien,et écoute-moi.Je te comprends.Et tu sais pourquoi je te comprends?Parce que ça fait trente ans que je fais ce boulot,et que je connais mon métier .Il y a dans cette prison,sur les 800 détenus ,800 victimes de la vie et autant d'innocents."(p 106)
J'ai attiré très jeune la haine, le mépris, l'aversion, tous les ingrédients de la passion inversée.
" Désigner les coupables, c'est - à dire? " .
Alors ma mère m'a répondu que c'était ainsi que la société fonctionnait , et qu'il fallait l'accepter .
------ Il y a ceux qui ont le pouvoir et l'argent et les autres qui, pour s'occuper l'esprit et ne pas devenir fous, font parfois des bêtises pour se faire remarquer -------"
C'est pas compliqué la liberté, c'est pas une question d'endroit, c'est dans la tête que ça se passe
P. 187