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Yvan est laid. Il le sait, du moins c'est ce qu'on lui dit.
Il a 16 ans, et vit dans un lotissement avec ses parents.
Sa père est ouvrier à l'usine Boulonex et sa mère travaille à la Sécu, quand celle-ci ne sculpte pas dans du beurre, « toujours le même lapin, toujours la même souris, toujours la même souris, toujours le même chat », ou ne collectionne pas les étiquettes de camembert.

Une vie simple, sans encombres. Entre espoir et résignation.

Sa mère lui voit un avenir artistique gros comme son coeur. En attendant, il se contente des brimades et des moqueries de ses camarades.

Lorsque l'un de ses jeunes persécuteurs meurt atrocement, il devient très vite le coupable idéal.

La machine judiciaire peut se refermer cruellement sur lui et sa famille.

S'en suit alors un véritable feuilleton juridique dans lequel personne ne sera épargner.

Un polar social à suspense, manquant certainement de profondeur mais qui vous laisse haletant jusqu'à la dernière page...

Lu en août 2018.

Retrouvez ma chronique sur le conseil des libraires/Fnac.com :
Lien : https://www.fnac.com/Aveu-de..
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Voici une sorte de conte cruel et noir lu d'une traite qui m'a laissée sans voix:
Dans un bourg du nord, sur fond de désarroi social et de pauvreté intellectuelle, Yvan , apprenti menuisier , gros et mutique, laid et complexé, souffre -douleur, sans amis et constamment moqué, s'isole, sous l'emprise de sa mére , employée à la Sécurité Sociale . Elle sculpte des mottes de beurre et collectionne les étiquettes des boîtes à fromage .


Yvan a attiré trés jeune la haine, le mépris , l'aversion, tous les ingrédients de la passion inversée ...
Son pére est réac , plutôt borné, désabusé..Il travaille à l'usine , chez Boulonex passe son temps libre au bar, à boire des bières avec ses copains....

Tout près de chez Yvan, un enfant est assassiné et les policiers débarquent dans la maison familiale pour une enquête générale...
Dans cette ville aux rivières polluées, aux champs sans culture, aux brumes quotidiennes, au sein de terrains vagues , bordés par la rivière sale , dans une atmosphère triste , glauque l'enquête commence.....
Un engrenage implacable se met en branle. Yvan ne brillant pas par sa culture et son éloquence se contredit , se fait piéger à la suite d'un petit mensonge....
Influençable il est absolument incapable d'inverser une tendance , il ne sait pas dire ses peurs, il subit une mécanique effrayante, des policiers brutes,le commissariat , la famille .... on se révolte à la lecture .....
L'auteur nous dévoile crûment les pires travers,et dessous de l'humanité, une misére sociale écrasante ....je n'en dirai pas plus sauf que l'on est bluffé jusqu'à la dernière ligne. ....un des avocats des parents du petit garçon tué fait d'Yvan le portrait d'un manipulateur, diabolique et menteur lors du procès .....
On ne lâche pas ce petit roman convaincant .....
L'univers est glaçant , sombre, engagé, entre polar social et suspense du roman noir classique ....

L'écriture prenante et efficace est convaincante, L'auteur semble soucieux de mener intelligemment le débat , comprendre la personnalité complexe et déconcertante, pour le moins, d'Yvan...
Un ouvrage surprenant et addictif, je ne connais pas l'auteur.

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Ce livre est "petit" mais sacrément "costaud".
Je me suis fait balader "comme un bleu"du début à la fin,placé dans la peau de Yann par un auteur diabolique et terriblement habile.
C'est noir partout,partout,dans la petite ville,au commissariat,à la prison,dans la famille de Yann,les flics sont noirs,l'avocat est noir, le coeur des hommes et femmes.est noir aussi..Ca vous prend aux tripes,ça vous perturbe au point que vous perdez tout discernement, au point de ne suivre qu'une voie,celle que subit ce pauvre Yann,dont,d'ailleurs,vous épousez le personnage puisque l'auteur a eu l'habileté de vous "faire glisser dans sa peau".
Et moi,gros malin,grand lecteur qui en a vu d'autres,j'ai bien entendu marché ,que dis-je,couru au point que plus dure fut ma chute.Une belle gamelle....J'aurais bien deux mots à lui dire,moi,au père Viguier....
Que tous les amateurs du genre se précipitent ,"noir c'est noir" et "vachement "fort.
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Ce livre est une machination démoniaque ! Tu le commences en te disant « Bof ! Bof ! Bof ». Faut dire que le narrateur est un ado de 16 ans, qu'on pourrait classer dans les moins dégourdis du panel, bien que des esprits mauvais me susurrent à l'oreille qu'ils sont maintenant tous comme cela ! Faisant taire les voix parentales en trauma avec leurs rejetons, je ne cautionnerais pas cette médisance. Mais fort est de constater qu'Yvan ne brille ni par sa culture, ni par son éloquence – Quoi que : « tyrosémiophilie » fait partie intégrante de son lexique, alors que moi, telle une pauvrette, j'ignorais totalement de quoi il s'agissait. Pour info, c'est l'activité de collectionner les étiquettes de fromages – . Tout cela pour dire que, forcément, les premières phrases ne te mèneront pas à l'extase. Mais surtout, lecteur, ne t'arrête pas à cela ! Car, passée la dizaine de pages, fais-moi confiance, tu y seras aux côtés d'Yvan, ce gamin laid et un peu enrobé, doté d'une mère qu'il adore, même si elle a quelques péchés mignons : la sculpture sur beurre et la recherche éperdue de boîtes de fromages en tout genre… Quant à son père, il l'évite. Faut dire que cet ouvrier désabusé apprécie largement mieux franchir la porte du bistrot que celle de sa maisonnée.

"Je ne connais rien à l'ivresse, je ne connais que le mot. Je pense que c'est une invention qui rend la solitude supportable, je n'ai jamais essayé, je suis pourtant seul, mais j'ai ma mère, et je pense que c'est un rempart à l'ivresse".

Ce qui fonctionne pour le fils, ne semble pas convenir au père.

Je pourrais te raconter l'accroche ou le noeud du récit qui va faire flancher ton petit coeur de lecteur au sein de ce Germinal des temps modernes – Il paraît que Frédéric Viguier n'en est pas à son coup d'essai et que sous sa plume, la misère sociale devient écrasante –, mais je n'en ferai rien ! Je sais, ce n'est pas fair-play, mais que veux-tu : je ne serais pas celle qui va te pourrir la lecture de ce livre.

Car à partir du moment où tu vas l'ouvrir, tu vas rentrer dans la tête de ce gamin. Tu vas t'approprier ses mots, ses angoisses, ses peurs… et tu vas assister à un réel coup de maître !

"C'est pas compliqué la liberté, c'est pas une question d'endroit, c'est dans la tête que ça se passe".

Et dans ta tête, peut-être que tu vas la sentir te quitter, cette liberté. À un moment donné tu verras : tu vas la sentir partir…

"On ne grandit jamais seul, Yvan, jamais. On peut jouer un rôle, simuler, faire semblant de ne plus avoir peur, mais grandir c'est autre chose".

Allez ! Je te laisse sur cette belle pensée, en espérant que tu viendras m'en toucher quelques mots, si toutefois tu te décides à faire tien cet aveu de faiblesses
Lien : https://page39web.wordpress...
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Une première incursion dans l'univers de Frédéric Viguier qui m'a permis d'apprécier un talent .
Un petit coin du nord de la France ,un bourg où l'industrie agonisante s'ingénie surtout à polluer la nature .
Et là, une famille surnage dans une pauvreté intellectuelle au milieu des terrains vagues bordés par une rivière sale dans une atmosphère sévère, glauque, triste.
Et dans cette famille, il y a Yvan . Un ado au physique ingrat, souffre- douleur des autres gamins qui s' isole et reste sous l'emprise de sa mère.
Mais, un drame va bouleverser le village et va placer Yvan au coeur du suspense.

Le récit écrit à la première personne va permettre de suivre de près l'évolution d'Yvan ainsi que celle de l'affaire.
Les différences de ton permettent d'accompagner la transformation du jeune et son cheminement vers l'âge adulte.
Mais, sous ces changements de ton se cache toute la subtilité qui devrait amener le lecteur à résoudre l'énigme ...
Pas si simple !
Alors, en feuilletant le livre , faites attention malheureux que la dernière page ne vous saute aux yeux !

Cependant, à bien des moments, j'aurais souhaité que les autres personnages soient plus fouillés pour donner encore plus de densité au récit .
Mais j'ai vraiment dévoré ce roman, énigmatique à souhait et c'est surtout le polar social d'un auteur engagé.




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Excellent policier, court certes, mais original et bluffant!

Dès les premières pages, le lecteur ne peut que compatir au sort du jeune Yvan. le récit à la première personne nous fait entrer de façon subtile et addictive dans les pensées du personnage. Il raconte d'abord, dans un langage assez enfantin, qui mime bien son immaturité, toutes les brimades, violences physiques et morales qu'il subit depuis l'enfance. Parce qu'il est différent, et qu'il se voit laid dans le regard des autres. A dix sept ans, il reste puéril, se protège du reste du monde, très fusionnel avec sa mère.

La famille est quand même assez dysfonctionnelle, entre une mère qui fait des sculptures de beurre et collectionne les étiquettes de boîtes à fromages, et un père borné, raciste, qui préfère aller au bar avec ses copains. Seul le frère s'est vite enfui de cet univers étouffant.

Et puis survient le drame: le petit garçon des voisins est retrouvé, assassiné de coups de hache. Durant l'enquête, Yvan, impressionné par les policiers fait un petit mensonge, lourd de conséquences ...

C'est ensuite l'engrenage juridique. Entre manigances d'avocats, aveux qui valent des preuves, ruses politicardes, le roman prend aussi un aspect social.

Je n'en dirai pas plus, ce serait criminel, mais si vous le lisez, ce que je vous conseille, ce livre machiavélique vous réserve bien des surprises. La fin est renversante, glaçante ! J'en suis restée bouche bée ! Allez, avouez-le, ce n'est pas une faiblesse, vous êtes ferrés!😉

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Oui, bien sûûûûr... Je lis pour comprendre. Pour connaître. Pour aiguiser mon esprit critique.
Mais bon. Je lis aussi pour me faire balader.
Et pour ce qui est d'emmener ses lecteurs en excursion, clairement, Viguier est un maître. Tout commence par un compte-rendu à peine romancé de l'affaire Patrick Dils: la fabrique du parfait coupable sur fond d'usine (l'histoire a été délocalisée dans le Nord, région devenue officiellement pourvoyeuse de prolos bas du front et de jugements approximatifs). Et au moment où, effondré sous les coups de boutoir de l'injustice la plus crasse, l'on s'apprête à descendre dans la rue en rapant
"Et police partout, justice nulle part"
voilà que la prison s'avère bonne fille, que noir c'est plus noir... et que si vous pensez pouvoir râler parce que j'aurais défloré l'intrigue, vous êtes en réalité trrrrrès loin du compte.
On n'a pas fini de se faire manipuler.
Alors, je ne suis pas très sûre que la chute pourrait résister à une analyse rigoureuse des faits mais elle est irrésistible. J'ai été éblouie par les phares du tank narratif conduit par Viguier et comme les autres j'ai été percutée. Et ne faites pas les malins, vous vous ferez avoir vous aussi.
Le plus beau de l'affaire, c'est quand même qu'un "viguier" soit, sous l'ancien régime, un juge...
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Aveu de faiblesse est peut-être dans la catégorie poids plume mais il frappe très fort et avec efficacité.

Le cadre: une bourgade du Nord entre rivière polluée et misère sociale autant qu'intellectuelle, une violence connue de tous et qui semble aller de soi, un coeur villageois anciennement enrichi par le charbon, un nouveau lotissement très bourge qui ne se mêle pas aux basses classes populaires.

Le narrateur : Yvan, seize ans, laid - tout le monde le lui a assez dit pour qu'il en soit convaincu -, gros, pataud, renfermé et mutique, habile en menuiserie mais soumis aux brimades de tous les autres jeunes du lycée et du village. Sa mère travaille à la Sécurité Sociale et a pour passion la sculpture d'animaux dans des mottes de beurre (qu'il faut manger avant qu'il se gâte) et la collection des étiquettes de camembert... Son père, lui, est ouvrier chez Boulonex, réac, régulièrement ivre, et méprisant envers son fils. Il y a mieux comme départ dans la vie...

Quand un gamin de huit ans du village est retrouvé sauvagement assassiné, Yvan se retrouve pris dans un engrenage terrifiant. le récit étant à la première personne du singulier, on perçoit tout ce que ressent l'adolescent, dépassé par les événements, d'esprit lent et perdu sans sa maman. Les épreuves qu'il endure font mal au coeur et révulse plus d'une fois. La suite révèle les personnalités et soulève des questions et les non-dits.

Frédéric Viguier a tissé avec Aveu de faiblesse une trame d'une rare noirceur. Comme Yvan, en lisant, je me suis sentie engluée dans une toile d'araignée sans parvenir à m'en dépêtrer. Chaque page est plus dure que la précédente. On peut dire qu'il est d'une redoutable efficacité et qu'il maîtrise la tension avec une grande maestria.

Je l'ai lu quasiment d'une traite, non parce qu'il est court mais parce qu'il est difficile de ne pas continuer. Je voulais connaître le fin mot de l'histoire. Voir ce qu'il allait advenir d'Yvan, pris dans une tourmente face à laquelle il ne semble pas taillé pour résister.
J'ai lu, j'ai su, je n'en suis encore pas revenue!
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Les romans noirs et moi on est pas toujours très copain, j'aime rarement ce type de roman mais quelques fois le charme opère comme ce fût le cas pour celui-ci. Et pourtant j'ai choisi ce bouquin à l'aveuglette dans les rayons nouveautés de ma bibliothèque.

Dès le début la plume de Frédéric Viguier à opérer et on se laisse embarquer dans cette histoire d'Yvan jeune adolescent moqué, un peu à la marge avec sa mère qui effectue des sculptures sur beurre et qui collectionne les étiquettes de camembert.

Un soir Yvan se rend à la sortie de l'usine Boulonex ou travaille son père afin de voir s'il trouve des boites de fromages à la poubelle et il va se trouver à proximité de l'endroit ou un crime a été commis.

En effet le petit voisin d'en face est retrouvé mort à proximité de l'usine Boulonex, on va suivre l'enquête et les soupçons des policiers. Je ne peux en dire plus afin de ne pas vous gâcher cette lecture mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre il ne s'agit pas uniquement d'une enquête policière cela va au -delà.

J'avais peur avant de me lancer dans cette lecture que celle-ci ressemble à Article 353 du code Pénal de Tanguy Viel que je n'ai pas aimé mais il n'en est rien.
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Un roman remarquable qui fait froid dans le dos. C'est froid, c'est cruel, à la limite du soutenable mais tellement bien analysé.

Frédéric Viguier décrit de manière bouleversante la réalité des faibles et les pires dessous du genre humain. Il nous fait vivre une véritable mascarade judiciaire et montre que lorsque la machine judiciaire se met en marche, on peut facilement se faire broyer.

Aveu de faiblesses est un livre qui marque profondément et qu'on ne risque pas d'oublier.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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