À l'époque des piloris, on n'avait pas d'autre choix que de se déplacer pour lancer des tomates pourries ou cracher des injures à la figure des condamnés. Aujourd'hui, on peut s'en prendre à n'importe qui sans avoir à sortir de la maison ou à dévoiler sa véritable identité. Terrés derrière un écran qui pourrait être comparé aux boucliers ou aux armures d'antan, ces soldats de pacotille en profitent pour se jeter en douce dans l'arène et attaquer l'intégrité de celles et ceux qu'ils ont dans le collimateur. (...) Une guerre sournoise qui fait couler très peu de sang, mais qui peut causer autant de dommages qu'une brindille insérée dans le trou d'une fourmilière.
L’humour est souvent une arme à double tranchant et, manié au mauvais moment ou au mauvais endroit, le résultat ne sera pas toujours drôle pour tout le monde. Au fil des ans, j'ai ainsi dû supprimer de mon lexique de locutions « à mourir de rire », « muet comme une tombe », « blanc comme un cadavre », « silence de mort », « rester de marbre » et « faire une croix sur ».
Aujourd'hui aux États-Unis, on peut par conséquent facilement se procurer quantité d'armes à feu mais pas de galettes des rois avec une fève à l'intérieur parce que ça pourrait être dangereux. Une logique qui me dépasse.
Car depuis mon licenciement, je n'étais qu'une branche de sapin sur laquelle trop de boules avaient été accrochées. Sans guirlande lumineuse pour me retenir au tronc, j'avais commencé à craquer de partout.