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Citations sur La vie dissimulée (10)

L'éducateur ne se doute pas que dans la cuisine, à un mètre à peine de la scène où nous nous attachons à ne commettre aucun faux pas, les placards sont vides, le contenu du frigo largement insuffisant pour une famille de trois personnes. il n'a pas compris que maman s'est costumée pour lui et que le jus d'orange que nous lui offrons est un luxe. Nous cachons notre pauvreté, un secret bien gardé, une solidarité sans faille qui nous maintien dans notre malheur car elle nous fait honte.

p.174
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Peu avant la fin du rendez-vous, l'éducateur annonce qu'il va "quitter l'institution", un de ses collègues prendra le relais. Maman se désole mais nous pensons secrètement que le simulacre ne sera que plus simple à répéter. Il nous serre la main et m'abandonne à mon sort, rassuré de "cette bonne alliance de travail", aussi aveugle que sourd. Il a emporté la gaité que nous avions réussi à installer avec notre petit théâtre, à laquelle j'aurais voulu croire.
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-C'est compliqué, ma chérie ... Moi, je ne voulais pas me séparer de ta mère ... Je ne sais pas comment on en est arrivés là, Nina, je ne sais pas..
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Les doigts de Solène se soulèvent avec magie sur les touches, laissant deviner tout cet intérieur vivant " qu'il faut accorder "' précise - t-elle.
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Maman est en couchée. Elle a le bras dans le plâtre, quelque chose se pince en moi. Je me glisse precautionnement contre sa taille.Cette chemise de nuit ne lui appartient pas, heureusement l'odeur de sa peau dans le cou est restée la même.
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Je n'entends plus rien, pourtant Papa n'a pas éteint la lumière. Ma natte pend dans le vide lorsque je me penche côté échelle, mais Papa ne me voit pas.
Il est installé sur la banquette en fleurs et n'a pas encore replié la table. Il tient dans la main un verre de vin, la bouteille est posée face à lui. Il boit une petite georgée puis reste ainsi, les yeux dans le vide.
D'ici,i je remarque qu'il a moins de cheveux sur la tête, la peau de crâne semble rose et brillante comme celle d'un bébé.
Papa se ressert un deuxième verre, ses gestes sont très lents. Je ne devrais pas l'observer sans qu'il le sache, je ne peux pas m'en empêcher.
Sa chemise est froissée,.il porte celle d'hier, maman n'aurait jamais permis cela car elle repasse très bien et tout est propre chez nous. Le travail de maman, c'est de s'occuper de notre famille à la maison. Les mères de mes camarades ont un métier.
Papa traîne pour terminer son verre,.j'ai peur qu'il en prenne un troisième, ce serait trop. Je reste à mon poste de surveillante, comme les maîtres-nageurs avec leurs lunettes de soleil sur des chaises à échelle.
Ils ont l'oeil sur tout. Soudain il soupire, et ce n'est plus mon papa, mais un petit garçon seul et perdu.
Je voudrais lui envoyer mes meilleures pensées, sincère affection, félicitations pour cet heureux événement, happy birthday toutes ces phrases merveilleuses écrites sur les cartes de voeux aux caisses du supermarché. J'adore tourner le présentoir et les lire chacune leur tour, rêvant que l'on m'en envoie une un jour.
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(p. 210)
... On entend le ronflement gras et chaud du car, puis son démarrage. La grappe de parents s'anime comme une seule et même foule, les bras et les mains s'agitent pour dire au revoir de part et d'autre de la vitre, surtout à l'extérieur où quelques visages de mères se crispent. Ce sont les derniers adieux, ma voisine lance quelques baisers discrets au loin, on ne voit pas qui l'a accompagnée. Alors, moi aussi, je lève la main pour dire au revoir, une fois, deux fois. Puis notre véhicule tourne le coin de la rue, le voyage en Espagne commence. Nous sommes enfin tous à égalité, sans nos parents.
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Mon père opine du chef, transparent, inconsistant, et cette absence à lui-même m'est autant insupportable que son regard qui le traverse sans me voir.
En polo fraîchement repassé, il me semble pas remarquer qu'il est, lui aussi, costumé. Je nous regarde avec horreur : le père et la fille, deux paumés arrangés au mieux.
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Tel un géant inoffensif, il soulève et dépasse les meubles aussi facilement qu'un copier-coller sur un ordinateur.
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Une odeur de cigarettes s'échappe de son bureau. Je ne sais pas quoi faire. À la fois déstabilisée par le récit que m'offre son absence, je sens pourtant une colère monter en moi, s'emparer de ma poitrine, raidir ma nuque. Mon père ne cherche pas ma présence.Il n'essaie pas de rattraper le temps perdu.
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