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Critique de NMTB


NMTB
20 décembre 2014
Axël est un drame en prose inachevé, publié en 1890, peu de temps après le décès de l'auteur. Villiers de L'Isle-Adam l'a divulgué peu à peu au public, en faisant paraitre dans des revues, dès 1872, certaines parties. Quatre parties au final, dont la première est sécable du tout, puisqu'elle se passe dans un temps et un espace différents des autres. Dans cette première partie, Sara de Maupers, qui a été élevée dans un cloître, doit célébrer son ordination lors de la veillée de Noël, mais lorsque l'archidiacre lui pose la question fatale : « Acceptes-tu la Lumière, l'Espérance et la Vie ? » elle provoque un scandale en répondant : « Non ». Les trois autres parties se passent en Allemagne, la nuit de Pâques suivante, dans le château d'Axël d'Auërsperg. Axël est le descendant d'une longue lignée de nobles, d'apparence paisible, vivant retiré dans son château au milieu d'une forêt, se consacrant à l'étude sous la coupe du mystérieux maître Janus et dont le seul loisir est la chasse. Dans un premier temps, il semble s'être engagé dans une voie opposée à celle de Sara, c'est-à-dire toute spirituelle, loin des passions du monde. Mais derrière sa sérénité se cache un redoutable exterminateur, capable de prononcer de terrifiantes sentences : « Tu es néant et je te nie, sans craindre un seul remords. Je ne t'en veux pas, je ne te vois pas : pour moi, tu es inanimé. Tu es l'éternel phalène qui, de lui-même, est accouru se détruire à l'éternel flambeau. » Grandioses paroles, mais qui déjà, dans leur suffisance, portent le germe de sa future renonciation au monde occulte et spirituel pour un trésor terrestre. Ainsi, quand maître Janus lui demande : « Acceptes-tu la Lumière, l'Espérance et la Vie ? » Axël répond : « Non ». Sara et Axël sont donc liés : frère et soeur renonciateurs et même plus. Ce drame philosophique est superbe, la prose De Villiers est délectable, tous les sermons, les tirades et les monologues sont impressionnants, les silences encore plus, et Axël est vraiment un héros magnifique. Il faut noter l'étrange similitude qui existe entre ce drame inachevé (ou plus précisément, dont la fin n'est pas peaufinée) de Villiers de L'Isle-Adam et le conte à peine ébauché de Mallarmé : Igitur. Ce conte dont l'action se résume à la descente d'Igitur, dernier de sa race, dans le caveau familial de son château, où, après avoir jeté un coup de dés, il finit par s'allonger sur les cendres de ses ancêtres. Action assez similaire, donc, à la dernière partie d'Axël. Même ambiance gothique, même importance de la philosophie, du destin, du rêve, de la volonté, du hasard...
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