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Critique de Coeurdechene


Arienrhod, la Reine d'Hiver, ne veut pas mourir. Au bout de cent cinquante ans de règne, elle n'est pas lasse du pouvoir et refuse de l'abandonner à la Reine d'Eté lorsque celle-ci sera proclamée. Comme une seconde nature, elle ourdit une machination pour rester au pouvoir lorsque le temps viendra.
Malheureusement, rien ne se déroule comme il faut, lorsqu'on oublie de prendre en compte le facteur humain...

L'Hégémonie prépare son départ. Tous les deux siècles, Tiamat passe à proximité des étoiles jumelles qui lui servent de soleil. Ce passage créée des interférences avec le trou noir à proximité, dernier pont interstellaire vers les colonies de l'Hégémonies et la "civilisation". Car Tiamat est une planète extrêmement primitive, maintenue en quarantaine technologique. Mais elle est si importante car elle possède une richesse inconnue ailleurs : les ondins. D'étranges animaux aquatiques et inoffensifs dont le sang bleu à la particularité de donner l'immortalité à qui en consomme régulièrement.
Le temps du changement approche, Hiver touche à sa fin et Eté se prépare. La porte sera bientôt inaccessible et toutes les manoeuvres politiques se précipitent. Chacun cherche bien entendu à tirer son épingle du jeu.
Loin des tourments et de la fièvre que l'on ressent dans la ville d'Escarboucle, Moon et Sparks vivent innocemment leur amour dans leur village de pêcheurs. Las, Moon est appelée à devenir Sibylle et à suivre un destin bien moqueur. de rage, Sparks part pour Escarboucle où il va se consoler dans les bras de la Reine d'Hiver, Arienrhod. Arienrhod qui possède les traits de Moon, à croire qu'elles sont jumelles... ou clones.

Joan D. Vinge est une auteur américaine très prolifique dans l'écriture de nouvelles et maintes fois nominée. Elle partage son oeuvre entre des romans de SF marquée par ses propres études d'anthropologue et un certain nombre de novellisation dont la plus connue reste le Retour du Jedi.

Le Cycle de Tiamat entre dans le cadre de cette SF très personnelle dans laquelle elle bâtit un univers complet aux ramifications politiques et ethnologiques complexes pour le plus grand plaisir du lecteur. Mêlant habilement aventure, découvertes, complots en tous genre, romance et technologie, elle donne une profondeur incroyable à cet univers tout en gardant un cadre simple et relativement fermé, puisque la quasi totalité de l'aventure de la Reine des Neiges se passe sur Tiamat (hormis un épisode sur la planète Karemough) et que l'aventure relatée dans Finismonde se déroule sur Numéro Quatre.

Pourtant, malgré cette apparente simplicité, l'histoire est bien plus complexe qu'on ne s'y attend au premier abord. Il y a en premier lieu la nature particulière des ondins, qui n'est révélé que tardivement. le rôle des Devins et des Sibylles s'explique progressivement et c'est là que l'on pénètre toute la complexité de l'univers de Vinge. Il est aisé, alors, de faire un parallèle avec le Cycle d'Omal de Laurent Genefort, dont la structure mystérieuse n'a rien à lui envier.

De plus, il faut prendre conscience du jeu de l'écriture de l'auteur qui manie les sauts spatio-temporels comme personne. Il est aisé de s'en rendre compte lorsque Moon se retrouve sur Karemough. Elle ne s'est absentée que trois mois au total, mais à cause de la relativité due au passage dans le vortex du trou noir et à l'éloignement de Karemough (située dans un autre système solaire), cinq ans se sont écoulés sur Tiamat. A cela s'ajoute le fait que le Cycle de Tiamat est un cycle "choral". C'est à dire que les événement de Finismonde sont mentionnés dans le second volume du cycle, la Reine d'Eté, où ils prennent naturellement leur place. Ce qui permet de ne pas gêner le déroulement de l'action tiamataine et l'enchaînement logique des événements tandis que le lecteur sait précisément de quoi il retourne. C'est un procédé peu employé car très précis et ardu à mettre en place. Mais le résultat en est une grande cohérence dans les récits et une attention renforcée de la part du lecteur.

C'est un cycle qui se lit très agréablement grâce à une écriture fluide et des descriptions précises des environnements. Il peut être un peu dur de "rentrer dedans" selon qu'on est un lecteur averti de SF ou non, mais une fois que l'univers est en place, il n'y a plus qu'à se laisser porter et à profiter du voyage, car on en prend plein les yeux.
Lien : http://www.biblioblog.fr/pos..
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