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Citations sur Guernica : 1937 (29)

Dora l'inspirait, il aimait sa puissance physique, ses rondeurs de vraie femme, sa maturité à peine éclose, et sa disponibilité, physique et intellectuelle. Sur un grand papier de taille moyenne, quarante centimètres sur soixante-douze, il réalisa très rapidement un dessin aux crayons de couleur qui, à lui seul, disait leur relation. Sauvage, brutale, mais douloureusement vécue pour Dora. Pas besoin de poser comme elle le faisait d'ordinaire pour lui. On y voyait le visage surtout, jusqu'au buste. Dans son atelier, Picasso s'était jeté à corps perdu dans la réalisation de son dessin.
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Maintenant qu'elle était devenue la maîtresse de Picasso, elle se croyait invincible. Elle donnait en tout cas cette apparence à la Cour qui avait été bien obligée de la subir et de l'accepter, du moins le crut-elle un moment. Picasso, au début de chaque relation amoureuse, jouait toujours son va-tout. Il se faisait séducteur, non pas charmant mais charmeur, mais en vérité il jouait toujours les mêmes rôles, faisait les mêmes plaisanteries et utilisait les mêmes ruses.
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Ce n'était pas tant par sa beauté qu'elle comptait y parvenir. Mais par sa force intérieure. Quelquefois, Jacqueline en avait peur, sa force était si évidente, si visible, son imaginaire rayonnait et jetait son éclat et ses ombres sur tous ceux qu'elle approchait. Elle se donnait aussi des airs suffisamment secrets pour les intriguer et même les effrayer.
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Une femme nouvelle, oui, qui l'entraîne dans le sauvage du monde. Sur ses terres illisibles.
« Elle serait aussi forte que moi, se disait-il, aussi brutale pour forcer les portes, oser franchir des lignes interdites, se risquer. Car l'important, c'est le risque, ne jamais se répéter. Détruire d'abord pour inventer, constamment inventer. »
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Il aimait de préférence les bêtes les plus sauvages, celles qui lui donnaient du fil à retordre, non pas par masochisme mais pour mieux ensuite les posséder et les soumettre. Man Ray connaissait son instinct d'ogre ou de grand fauve. Picasso, lui, préférait se réfugier dans la mythologie grecque, il aimait l'histoire du Minotaure pour cela : l'antre obscur où il traînait ses victimes.
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Dora rêvait de cette vie entièrement vouée à l'art, dans ce « cocon » où seuls Picasso et elle existeraient, à l'abri des autres, loin de ceux qui propageaient des rumeurs, les épiaient, espéraient déjà la fin de leur liaison. Elle disait un « cocon » mais au fond d'elle-même, elle n'y croyait pas trop. Elle savait qu'il s'agissait plutôt d'une arène, quelque chose qui serait mortel à la fin de la partie. De sorte que leur vie solitaire et les reflets du monde semblaient bien s'accorder.
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Elle n'était pas devenue l'amoureuse idolâtre, le genre de filles qui couraient après Picasso, qui s'enorgueillissaient de le rencontrer et même de coucher avec lui. Il avait trop aimé les filles faciles, les amours d'un soir, même si avec Olga ou Marie-Thérèse, il avait joué, sans y croire lui-même, à l'amant sage, au couple fidèle. Dora savait tout cela.
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Il y avait comme ça des choses dans la vie qui se rejoignaient et venaient s'échouer sur des rivages solitaires : elle connaissait bien ces lieux-là, des plages sombres qui appelaient toujours les yeux vers l'infini, illimité, inaccessible, indéchiffrable. Elle pensait qu'avec lui, au moins, elle aurait quelques clés pour avancer, pour apaiser l'angoisse.
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Elle voulait se persuader qu'elle allait triompher de celui qu'on appelait le Maître et dont personne ne remettait en question la parole, le talent et même le génie. Elle avait repéré assez tôt sa force rayonnante, son allure de torero qui n'avait peur de rien, avançait dans la nuit de l'arène et aimait s'y risquer. Elle avait deviné son goût du sang et de la mort. Sa manière continuelle de défier la vie, de l'aimer plus que tout, et en même temps de la savoir si fragile et si peu victorieuse. Car toujours elle considérait que tout allait à l'eau, à la perte des êtres et des choses.
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Petite fille, adolescente, elle se voyait parée de perles et de pierres, comme l'impératrice byzantine, accompagnée de sa suite, et qui ornait un mur de la cathédrale de Sofia. Son père la lui avait montrée dans un livre. Elle serait donc comme elle, ruisselante de joyaux, et du haut du dernier étage de l'immeuble que son père aurait construit, elle crèverait les nuages, le ciel, et entrerait dans son royaume.
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